Covid-19 : 40% des infirmières ont "envie de changer de métier" à cause de la pandémie
Au total, 90% des infirmières et infirmiers jugent que leur profession n'est "pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé" et 64% estiment qu'elle "est "ingrate", selon une large consultation menée par l'Ordre des infirmiers.
Ras-le-bol. Quatre infirmières et infirmiers sur dix affirment que la crise sanitaire due au Covid-19 "leur a donné envie de changer de métier", selon une large consultation menée par l'Ordre des infirmiers et publiée samedi 8 mai. Sondés en ligne entre le 30 avril et le 5 mai, plus de 30 000 infirmières et infirmiers, soit 4% des professionnels en exercice, ont confirmé leur lassitude. La profession, qui est occupée à 87% par des femmes, est en effet sous tension depuis plusieurs années.
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Plus de la moitié des infirmières (51%) considèrent que leur métier "ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière". Surtout, la quasi-totalité (90%) d'entre elles jugent que leur profession n'est "pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé" et 64% estiment qu'elle "est "ingrate". Les infirmiers et infirmières pensent aussi à la quasi-unanimité (92%) que "la crise sanitaire a démontré qu'il faut revoir [leur] rôle et [leurs] attributions".
Un Ségur de la santé jugé inefficace
Pour 90% des infirmières, une révision de leur décret de compétences, inchangé depuis 2004, est nécessaire à court terme, avec par exemple davantage de prérogatives en matière de prévention et d'éducation thérapeutique. A plus long terme, elles sont également 92% à souhaiter "devenir acteurs de la coordination, de la gestion du parcours du patient et de son orientation".
Pour le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, ces résultats sont le signe que le Ségur de la santé, malgré ses hausses de salaires, "n'a pas permis jusqu'à présent de dessiner les contours de la profession infirmière de demain, en lui donnant des perspectives pour l'avenir". L'Ordre annonce donc dans un communiqué "le lancement d'une démarche de réflexion collective et de prospective sur l'avenir de la profession à 10 ans".
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