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Covid-19 : "Difficile, à la lecture des eaux usées, de voir un impact majeur" du confinement le week-end

L'analyse de ces eaux par l'Observatoire épidémiologique dans les eaux usées, baptisé Obépine, permet d'identifier très tôt la circulation d'un virus dans une population.

Article rédigé par franceinfo
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Un marin-pompier de Marseille tient un échantillon d'eaux usées pour détecter la présence du Covid-19 devant un Ehpad, à Marseille, le 19 janvier 2021. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

"Il est très difficile, à la lecture des eaux usées, de voir un impact majeur dans les changements de tendance" dans les territoires qui étaient concernés par le confinement le week-end pour face à l'épidémie de Covid-19, s'est inquiété Vincent Maréchal dimanche 21 mars sur franceinfo. Le professeur de virologie à Sorbonne Université est l'un des cofondateurs du réseau Obépine, l'Observatoire épidémiologique dans les eaux usées. Ce réseau analyse les données collectées dans de nombreuses stations de traitement des eaux usées pour mesurer la quantité de coronavirus.

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franceinfo : la carte des 16 départements concernés par des mesures de restriction renforcées reflète-t-elle bien les résultats de vos analyses ?

Vincent Maréchal : Oui, globalement. Il y a une assez bonne adéquation entre les niveaux de circulation qu'on analyse par les indicateurs épidémiologiques classiques et les niveaux de circulation qu'on voit dans les eaux usées. Les données des stations que l'on suit sont transmises à la direction générale de la Santé qui incorpore cette donnée-là, mais également d'autres indicateurs de façon à orienter ses décisions. Oui, [la carte] colle très bien.

Regardons un peu plus dans le détail : quelle est aujourd'hui la région de France où le virus circule le plus ?

C'est difficile à dire. On a des indicateurs qui, malheureusement, en termes de niveau de circulation, convergent assez bien. C'est-à-dire qu'on a des situations en Île-de-France qui sont très compliquées avec une augmentation quasiment continue depuis le 20 janvier dernier. En région PACA, à Nice et Marseille, la situation est effectivement très dégradée. Elle est dégradée également dans les Hauts-de-France à des niveaux très, très élevés.

'Ce qui nous inquiète un peu, pour tout vous dire, c'est qu'on devrait commencer à voir les effets des mesures de confinement qui ont été prises le week-end."

Vincent Maréchal

à franceinfo

Il est très difficile, à la lecture des eaux usées, de voir un impact majeur dans les changements de tendance. C'est important à souligner.

Il est donc difficile de percevoir de nets effets, plusieurs semaines après le début du confinement le week-end comme sur une partie des Alpes-Maritimes ou à Dunkerque ?

On a quelques villes pilotes. On suit Nice en particulier depuis très longtemps. Ce qu'on voit dans les eaux usées à Nice aujourd'hui, c'est plutôt que le niveau réaugmente. Donc, ça ne colle pas vraiment avec ce qu'on attendrait d'un confinement le week-end. Sur Dunkerque, que l'on suit également, on a des niveaux très, très élevés, plutôt décroissants, mais qui semblent diminuer avant la mise en place de ce confinement. Ce qui laisse penser, non pas que le confinement le week-end est inutile, mais plus probablement que les gens ont, selon les territoires, pris conscience ou pas de l'importance des gestes barrières. Je pense qu'il faut en revenir, et c'est particulièrement d'actualité, à une prise de conscience individuelle des gestes à risque, des gestes barrières. On voit, à mon avis, des effets qui sont surtout liés à la prise en compte de ces gestes : le port du masque, le lavage des mains, etc.

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