Covid-19 en Chine : "Pour l'instant, on n'a pas de signal particulièrement alarmant", rassure le virologue Bruno Lina
L'Italie et les Etats-Unis ont annoncé des mesures de dépistage des voyageurs en provenance de Chine, mais le virologue Bruno Lina rappelle que "jamais aucune mesure de contrôle n'a empêché l'arrivée de variants sur le territoire européen".
"Pour l'instant, on n'a pas de signal particulièrement alarmant", rassure ce jeudi 29 décembre sur franceinfo le professeur Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon et membre du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), alors que les cas de Covid-19 explosent en Chine. Plusieurs pays comme l'Italie et les États-Unis ont décidé d'imposer un dépistage aux voyageurs en provenance de ce pays, la Commission européenne réunit un comité ce jeudi pour trouver une "approche coordonnée".
Le virologue ne plaide pas pour que la France imite les États-Unis, qui exigeront un test négatif au coronavirus pour tous les voyageurs venant en avion de Chine à partir du 5 janvier. "Jamais aucune mesure de contrôle n'a empêché l'arrivée de variants sur le territoire européen", rappelle Bruno Lina. Il estime au contraire que "ce qui compte" le plus, c'est "d'avoir des informations" venant de Pékin, "beaucoup plus que de tester des gens qui arrivent de Chine".
Il explique que "les variants qui circulent en Chine sont les mêmes que ceux qui circulent en France", donc les vaccins disponibles en France sont "adaptés aux virus qui circulent" actuellement. Selon Bruno Lina, il n'y a pas lieu de s'inquiéter car la France a un taux de vaccination bien plus supérieur à celui de la Chine. "L'immunité collective en Chine est de mauvaise qualité, étant donné qu'il y a plus de 40% des personnes qui n'ont pas d'anticorps à la suite de vaccin ou d'infection", tandis que "plus de 53 millions de Français ont fait un schéma vaccinal complet", compare-t-il. Mais selon ce professeur de virologie au CHU de Lyon, "si jamais il y a une évolution génétique des virus qui circulent en Chine, il faut que les Chinois soient capables de nous donner cette information le plus rapidement possible pour qu'on puisse voir si les vaccins que l'on a restent adaptés" au virus.
Pékin doit être plus "transparent" sur la situation
Le professeur Bruno Lina appelle donc Pékin à être "transparent" et à fournir "des informations, aussi bien en nombre de cas qu'en type de virus détectés chez les patients". Pour l'instant, il juge les informations transmises par les autorités chinoises "fiables", mais regrette qu'elles ne soient pas "en quantité suffisante pour qu'on puisse vraiment être certain d'avoir une lecture complète de ce qui se passe en Chine".
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