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Covid-19 en Guadeloupe : les appels au Samu au CHU de Pointe-à-Pitre ont été multipliés par 10

La situation est tellement "catastrophique", selon le Dr Patrick Portécop, chef du Samu au CHU de Pointe-à-Pitre, que certains patients sont mis sous oxygénation à domicile par manque de place à l'hôpital.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un patient Covid aux soins intensifs du centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre, le 6 août 2021. (CEDRICK ISHAM CALVADOS / AFP)

"Les appels au Samu sont multipliés par 10" par rapport à d'habitude, a alerté sur franceinfo mercredi 11 août le Dr Patrick Portécop, chef du Samu au CHU de Pointe-à-Pitre. Dans la matinée, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer en déplacement en Guadeloupe, a indiqué que le confinement allait être durci pour freiner l'épidémie.

"Nous savons qu'à ce stade, il n'y a plus que le confinement total qui va permettre de freiner la diffusion du virus et casser les chaînes de transmission", confirme sur franceinfo le Dr Patrick Portécop. Sur place, l'épidémie atteint un taux d'incidence record avec plus de 1 800 cas pour 100 000 habitants.

La conséquence directe est une forte augmentation des appels au Samu. "Les appels au Samu sont multipliés par 10" par rapport à d'habitude, indique le chef du Samu.

"Au Samu, c'est un volume d'appels général qui a augmenté avec maintenant plus de 80% des appels pour le Covid."

Dr Patrick Portécop, chef du Samu au CHU de Pointe-à-Pitre

à franceinfo

"Les sorties SMUR sont beaucoup centrées sur la prise en charge de personnes en détresse respiratoire", ajoute-t-il. Mais tous les patients ne sont pas conduits à l'hôpital. "L'hôpital est tellement saturé que nous ne pouvons pas les accompagner et de toute façon, ça ne changerait pas grand chose. On met en place un traitement sous oxygène à domicile. C'est vraiment une situation catastrophique, du jamais vu". Il affirme également que les patients en réanimation sont "des gens de plus en plus jeunes et surtout pas vaccinés".

Un "tsunami" de patients

240 soignants, personnels de santé issus de toute la métropole viennent en Guadeloupe et en Martinique pour renforcer les équipes sur place. "Ça sera, on l'espère, des mesures qui permettront d'amortir autant que faire se peut le tsunami de patients qui se présentent à l'hôpital. Mais nous savons que, arrivé à un certain stade, il est possible que nous soyons complètement dépassés, ce sera un vrai drame", réagit le Dr Patrick Portécop. Il a également demandé la mise en place d'un accompagnement psychologique pour faire face à une potentielle "explosion des situations de burn-out du personnel".

Le Dr Patrick Portécop lance également un appel à la vaccination sur franceinfo qui "permettrait peut-être d'éviter une sixième ou septième vague". Mais il dit également craindre que la situation actuelle en Guadeloupe ne soit celle de l'Hexagone dans trois à quatre semaines "si la vaccination ne prend pas du tout". En Martinique à peu près 22 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin. C'est nettement moins qu'en moyenne sur l'ensemble de la France.

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