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Covid-19 en Martinique : trois choses à savoir sur le départ des touristes, invités à quitter l'île

Après une vive recrudescence de l'épidémie, le département est soumis à un reconfinement strict pour trois semaines. Le préfet a appelé les vacanciers à partir.

Article rédigé par franceinfo
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Les Anses d'Arlet en Martinique, 11 février 2020. (LIOT JEAN-MARIE / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

Adieu, le sable fin et les eaux turquoise. Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles, a demandé, mardi 10 août, aux touristes de "quitter" l'île, soumise à un reconfinement strict pour trois semaines depuis lundi soir, alors que l'épidémie de Covid-19 y est en pleine recrudescence. Voici trois choses à savoir sur ce départ annoncé des vacanciers et ses conditions.

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Les touristes sont invités à quitter l'île, mais sans obligation

Le préfet de Martinique a appelé les touristes "à mettre fin à leur séjour" dès que possible, alors que le confinement est "renforcé" sur l'île. Stanislas Cazelles a jugé "important" que les touristes "vulnérables", c'est-à-dire, selon lui, ceux étant "non vaccinés" ou ayant "des soucis de santé", "puissent quitter le territoire""Ce n'est pas une expulsion du territoire, mais une invitation à le quitter", a insisté Stanislas Cazelles, estimant que les touristes n'y sont désormais "pas en sécurité".

Le ministère des Outre-mer précise à franceinfo qu'il s'agit bien "simplement d'une recommandation et non d'une obligation". "Il n'y aura ainsi pas de dispositif mis en place pour évacuer l'île."

En raison du reconfinement strict, les conditions sur l'île ne seront de toute façon plus propices aux vacances. D'abord, "les hôtels ne pourront plus les accueillir", a souligné le préfet. Car "ils seront mobilisés pour accueillir des renforts de pompiers, de soignants, d'aides-soignants, de médecins, d'infirmières". Ensuite, "les plages seront fermées tout comme un certain nombre de lieux culturels, de lieux de loisirs". Sans compter qu'"il ne sera plus possible de circuler au-delà d'un rayon d'un kilomètre autour de chez soi sans attestation". "Toutes ces mesures rendent le territoire peu attractif, et le départ des touristes s'impose naturellement", a estimé le préfet. 

Le rapatriement pourrait prendre "plusieurs jours"

Le préfet a prévenu que ce rapatriement des touristes pourrait "prendre plusieurs jours". "Nous prendrons le temps pour cela, les compagnies aériennes sont prévenues et mobilisées", a-t-il déclaré. "On s'occupe du rapatriement de tous les touristes en Martinique"

"Aujourd'hui, les touristes sont quelques centaines" sur place, a évalué le président des Entreprises du voyage, Jean-Pierre Mas, mardi sur franceinfo"Pour rentrer, il faut qu'ils se rapprochent de la compagnie aérienne auprès de laquelle ils avaient réservé pour trouver un nouveau billet d'avion", a détaillé le professionnel.

Ceux qui ont annulé leur voyage seront remboursés intégralement par "leur tour-opérateur ou leur agence de voyages", a assuré Jean-Pierre Mas. Si les touristes abrègent leur séjour, "l'agence de voyages assure le rapatriement et peut rembourser la part de séjour qui n'est pas effectuée, si la durée de séjour est importante", a expliqué Jean-Pierre Mas. Les touristes partis sans agence doivent négocier avec leur hébergeur. 

Air France dit augmenter son offre de transports, Corsair a des places disponibles

"Les compagnies aériennes vont mettre en place des vols supplémentaires pour assurer les rapatriements", a précisé Jean-Pierre Mas. "Il reste des places dans des tarifs relativement élevés, entre 650 et 750 euros, mais il y a de la place pour rentrer""On n'aura pas des aéroports engorgés", a-t-il affirmé, en précisant que les compagnies vont s'adapter à la demande.

Parmi les compagnies qui desservent l'île, Air France déclare à franceinfo qu'elle a augmenté son "offre de transport vers et au retour de la Martinique", en utilisant "des plus gros avions" pour les allers-retours, notamment des Boeing 777-300 ER, ce qui permet de rajouter 160 sièges par vol, selon la compagnie. Air France précise aussi que "les clients qui avaient un vol entre la Martinique et Paris prévu avant le 22 août peuvent le modifier jusqu'au 15 août sans frais".

Interrogée, la compagnie Corsair affirme, quant à elle, avoir encore "des places disponibles" pour les retours. "Si besoin, on renforcera les fréquences sur les vols prévus", ajoute-t-elle. "Il y a possibilité de changer les vols sans frais ni surcoût", précise à franceinfo le directeur commercial de Corsair, Julien Houdebine. Il est encore trop tôt, selon lui, pour "quantifier" les retours anticipés, mais, "avec la montée des restrictions en Martinique", on constatait déjà, d'après lui, "depuis plusieurs semaines une montée des annulations".

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