Covid-19 et fermetures de classes : la FCPE s'inquiète pour la "continuité pédagogique"
"Les élèves ont tout au mieux des photocopies pour faire leurs devoirs. Mais ça ne les occupe pas toute une journée", critique la principale fédération de parents d'élèves.
"Nous nous inquiétons du fait que les élèves n'aient pas cours. Les cours à distance n'ont pas fonctionné", a regretté Nageate Belahcen, la co-présidente de la FCPE, la principale fédération de parents d'élèves, mercredi 24 novembre sur franceinfo, alors que plus de 6 000 classes sont désormais fermées sur un total de 527 200 tout compris. Il s'agit majoritairement de classes en école primaire, qui ferment dès le premier cas de Covid-19 détecté chez un des élèves, alors qu'au collège et au lycée, seuls les élèves cas contacts non vaccinés doivent s'isoler une semaine, en vertu du protocole sanitaire actuellement en vigueur.
franceinfo : Ce chiffre de plus de 6 000 classes fermées vous inquiète ?
Nageate Belahce : Évidemment. Mais il nous inquiète surtout d'un point de vue éducatif, pas d'un point de vue sanitaire. On le sait, depuis le début de la crise, que les enfants sont moins atteints par des formes graves. Nous nous inquiétons du fait que les élèves n'aient pas cours. Les cours à distance n'ont pas fonctionné. Quand les classes sont fermées ponctuellement, la continuité pédagogique n'existe pas vraiment. Les élèves ont tout au mieux des photocopies pour faire leurs devoirs. Mais ça ne les occupe pas toute une journée.
Comment s'organisent les parents ?
C'est la débrouille. Il n'y a pas de solution intermédiaire proposée aux parents, puisque les enfants sont renvoyés chez eux, les cas de classes fermées explosent et les élèves n'ont pas d'accompagnement à la maison. Les parents sont donc obligés de prendre des jours de congés pour les garder. Ou de faire du télétravail, ce qui n'est absolument pas gérable, quand ils peuvent le faire.
Le protocole sanitaire est actuellement de niveau 2 au primaire, avec fermeture de classe dès le premier cas de Covid détecté chez un élève. Est-ce que cela vous parait suffisant ? Que faudrait-il faire de plus ?
Depuis le début de la crise, on dit que pour que les gestes barrières puissent être appliqués, il faut des moyens supplémentaires. Il faut des capteurs de CO2, des purificateurs d'air, parce que les salles de classe ne sont pas aérées. Il y a des salles où les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes. Les sanitaires, souvent, ne sont pas en état pour recevoir autant d'élèves. Et puis, il faut tester régulièrement les élèves. La semaine dernière, on était à peine à un quart de l'objectif [150 000 tests salivaires réalisés, 600 000 visés]. On ne comprend pas que le gouvernement ne mette pas les moyens pour que les gestes barrières soient respectés. On voit bien, en regardant les cas de Covid à l'école, primaire et secondaire, que le masque ne suffit pas à lui seul.
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