Cet article date de plus de quatre ans.

Covid-19 : Il faut "éviter que cette vague épidémique ne se transforme en raz-de-marée", estime un épidémiologiste

Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, a jugé sur franceinfo qu'il est important "de gérer les hospitalisations" actuellement

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un soignant dans une chambre de réanimation, le 28 septembre 2020.  (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

"Il est vraiment important de gérer les hospitalisations, d'essayer d'éviter que cette vague épidémique ne se transforme en raz-de-marée", a tenu à souligner samedi 10 octobre sur franceinfo l'épidémiologiste Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, et directeur de la Fondation Alzheimer, alors que quatre villes passent ce samedi en alerte maximale face à l'épidémie de Covid-19. Il s'agit de Lyon, Saint-Etienne, Grenoble et Lille.

"La marée monte, mais elle n'est pas complètement à son plus haut niveau", précise Philippe Amouyel. Il faut donc "gérer le plus efficacement possible les personnels, puisque, dans certains hôpitaux, la fatigue, les évolutions en cette rentrée difficile, le Covid, entraînent des taux d'absentéisme qui sont relativement importants". Le médecin estime qu'avec la décision de faire passer plusieurs villes en zone d'alerte maximale, il faut "amener toutes les équipes hospitalières à se préparer à recevoir ces patients, avec une contrainte qui est forte, sans déprogrammer au maximum les autres patients qui se sont accumulés du fait de la première vague".

Des contaminations "préocupantes" 

L'épidémiologiste alerte sur l'augmentation actuellement du nombre des cas positifs "essentiellement dans les classes d'âge qui vont à peu près de 20 à 35 ans". Il trouve "préoccupant que cette positivité, qui était massivement dans ces classes d'âge, est en train de se déplacer vers les classes d'âge qui ont à peu près 60 ans et plus. C'est dans ces classes d'âge que se recrutent les cas qui vont faire des formes un peu plus lourdes, un peu plus compliquées, voire franchement plus graves".

Dans cette deuxième phase de l'évolution de la transmission de l'épidémie, "la grande question est sur les hospitalisations", insiste Philippe Amouyel. "Mais contrairement à la première phase, où on a vu arriver cette vague brutalement alors que personne ne s'y attendait, on a acquis une expérience tant sur l'organisation des soins que sur la prise en charge".

Lyon, Saint-Etienne, Grenoble et Lille passent ce samedi en zone d'alerte maximale. Elles s'ajoutent à Aix-Marseille, Paris et à la Guadeloupe. Philippe Amouyel note que "ce qui est intéressant, c'est de voir que les zones d'alerte maximale sont souvent des zones de grande densité universitaire". Les formes graves du Covid-19 "ne touchent pas que les personnes âgées, il va y avoir des jeunes". Philippe Amouyel comprend "que quand on est jeune, on a envie de faire sa première année d'université "mais là, ce n'est pas possible. Il faut faire au moins un effort encore pendant trois mois, jusqu'au moins aux vacances de Noël".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.