Covid-19 : le Brésil recale pour l'instant le vaccin russe Spoutnik V
La direction de l'agence a suivi la recommandation de ses experts constatant des "incertitudes" sur le vaccin, qui n'a toujours pas été approuvé par les agences sanitaires de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Spoutnik V va devoir patienter avant d'atterrir au Brésil. L'agence de régulation sanitaire Anvisa s'est opposée lundi 26 avril à la demande de plusieurs Etats du pays d'importer le vaccin russe contre le Covid-19, estimant manquer de données pour s'assurer de sa sûreté et de son efficacité. Le Brésil, qui compte 212 millions d'habitants, totalise plus de 390 000 décès dus au Covid-19 et a jusqu'à présent réussi à vacciner 27,3 millions de personnes avec une première dose, et 11,6 millions avec une seconde.
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"Jamais nous ne permettrons que des millions de Brésiliens soient exposés à des produits sans une vérification appropriée de la qualité, de l'innocuité et de l'efficacité ou, au minimum, face à la situation grave que nous traversons, qu'il existe un rapport favorable entre le risque et les avantages", a déclaré Antonio Barra Torres, président de l'Anvisa. La direction de l'agence a suivi la recommandation de ses experts constatant des "incertitudes" sur le vaccin, qui n'a toujours pas été approuvé par les agences sanitaires de l'Union européenne (EMA) et des Etats-Unis (FDA).
Un vaccin déjà adopté sur le continent américain
Le refus d'importer Spoutnik V n'implique pas une analyse définitive du vaccin et l'Anvisa, qui a reçu une demande fin mars pour l'utilisation d'urgence de la formule russe, n'a pas publié ses conclusions invoquant le manque d'informations. Le Spoutnik V est déjà utilisé dans plusieurs pays, outre la Russie, comme le Mexique, l'Argentine ou le Venezuela. Selon l'institut Gamaleïa, qui a créé cette formule, elle a déjà été autorisée par plus de 60 pays.
En février, la prestigieuse revue médicale The Lancet a rapporté que ce vaccin était efficace à 91,6%, dissipant les doutes quant à sa fiabilité. Mais les experts de l'Anvisa ont affirmé que la publication dans la prestigieuse revue scientifique ne répondait pas aux mêmes exigences que celles des organismes de réglementation pour une éventuelle approbation.
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