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Covid-19 : les galeries d'art ont plutôt bien résisté grâce aux nouveaux collectionneurs et à ceux qui ont fait des économies

Après plusieurs semaines de fermeture à cause de l'épidémie de coronavirus, les galeries rouvrent. Malgré le contexte sanitaire, les ventes se sont en partie maintenues.  

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Delphine Guillaud, fondatrice de la galerie Backslash devant une œuvre de l'artiste français Rero.  (ANNE CHEPEAU / RADIOFRANCE)

Après le confinement, des expositions gratuites. À Paris, 138 galeries d'art contemporain et moderne vont participer jusqu'à dimanche 6 juin à la 8e édition de Paris Gallery Weekend. L'occasion pour elles d'accroitre leur visibilité en ouvrant leurs portes, elles qui ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire liée à l'épidémie de covid-19

Pendant la fermeture des musées et jusqu’à leur propre fermeture début avril, les galeries d’art parisiennes ont connu des records de fréquentation. La palme revient à la galerie Lelong avec plus de 12 000 visiteurs en moins de quatre mois pour l’exposition des œuvres récentes du peintre David Hockney sur la Normandie. La fréquentation a été bonne et les affaires ont vite repris après le premier confinement confirme Delphine Guillaud, fondatrice de la galerie Backslash. "Dès mai 2020, dès qu'on a commencé à être un peu libéré, les gens ont commencé à nous recontacter très rapidement pour acquérir des œuvres ou demander des dossiers d'artistes."

"Ce sera une année très correcte et très respectable contrairement à ce qu'on aurait pu craindre."

Delphine Guillaud

à franceinfo

Pendant le confinement, les ventes se sont poursuivies à distance et aux collectionneurs habituels se sont ajoutés de nouveaux clients. "On a eu l'occasion d'être en contact avec de nouveaux collectionneurs, plus jeunes qui sont connectés sur les réseaux sociaux, explique Nathalie Berghège, directrice de la galerie Lelong. J'ai eu le cas à plusieurs reprises de personnes qui s'étaient bien documentées et qui sont arrivées à la galerie avec une enveloppe pour faire leur premier achat."

Avec les restrictions sanitaires, les acheteurs ont dépensé moins. Selon Delphine Guillaud, une partie de cet argent s'est reportée sur les achats d'œuvres. "Il y a pas mal de personnes qui ont fait des économies sur leurs vacances et qui ont eu la possibilité d'investir dans des œuvres d'art et de se faire plaisir, explique à franceinfo la fondatrice de la galerie Backslash. Il y a des personnes qui ont économisé 20 à 30 000 euros sur l'année en vacances. Si vous avez dix personnes qui peuvent se permettre d'acheter des œuvres à 20 000 euros, ça fait déjà un chiffre d'affaires conséquent sur l'année."

Le Brexit a attiré de nouvelles galeries 

L’arrivée récente de grandes galeries internationales renforce le dynamisme du marché parisien. Traditionnellement implantées à Londres, elles ont choisi de s’installer à Paris en raison du Brexit. "C'est sûr, l'annonce du Brexit a joué un rôle dans notre décision d'avoir une présence en Europe continentale, estime Justine Durrett, la directrice de la galerie Zwirner. C'était un facteur qui a accéléré notre décision." Il y a aussi, selon elle, un renouveau à Paris "avec une dynamique dans l'art contemporain qui attire les artistes mais aussi les collectionneurs. Tout le monde aime venir à Paris pour voir de l'art."

En attendant le retour des étrangers, ce sont aux Français que les galeries parisiennes ouvrent leurs portes ce week-end avec 138 expositions gratuites.


Les galeries d'art rouvrent ! reportage d'Anne Chépeau

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