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Covid-19 : Moins de 50% des plus de 60 ans "ont fait leur deuxième rappel", "il faut corriger ça", estime la HAS

La campagne vaccinale débute ce lundi pour les plus de 60 ans, les personnes vulnérables et les soignants. Invitée de franceinfo ce lundi, Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé, appelle à accélérer le rythme.

Article rédigé par franceinfo
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Une infirmière injecte une dose de vaccin contre le Covid-19 à Garmlan (Finistère), le 13 décembre 2021. Photo d'illustration. (FRED TANNEAU / AFP)

Alors que la France fait face à une 8e vague épidémique de Covid-19"moins de 50%" des plus de 60 ans "ont fait leur deuxième rappel", a affirmé sur franceinfo lundi 3 octobre Elisabeth Bouvet présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé. "Il faut corriger ça", a-t-elle ajouté.

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Une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 débute ce lundi avec des vaccins "bivalents" adaptés aux variant Omicron. Alors que le reprise épidémique se confirme en France, les plus de 60 ans, les personnes vulnérables et les soignants sont appelés à recevoir une nouvelle dose de vaccin, soit 17 millions de personnes. Un élargissement du public n'est pas envisagé pour le moment.

franceinfo : quelle est la proportion des Français éligibles qui n'a pas encore fait ce rappel?

Elisabeth Bouvet : On est seulement à moins de 50% qui ont fait leur deuxième rappel. Ça n'a pas beaucoup évolué ces dernières semaines. Donc, visiblement, il faut corriger ça puisqu’il y a actuellement une nouvelle vague épidémique. Les personnes sont de plus en plus loin de leur dernier rappel, les facteurs de risque et la vulnérabilité vis-à-vis du Covid-19 touchent toujours les mêmes personnes, il est vraiment temps de procéder à un nouveau rappel avec des vaccins adaptés.

Quand faut-il se faire vacciner ?

C'est une règle générale depuis le début, il vaut mieux ne pas faire la vaccination juste après le Covid-19 parce que ça risque de ne pas être aussi efficace que ça pourrait l'être. Et en plus, ce n'est pas utile puisque juste après le Covid-19 on est protégé. On recommande d'attendre trois mois pour faire une injection.

Pour ceux qui ont suivi le parcours vaccinal complet, c'est la cinquième piqure ?

Ce sera la cinquième injection. Je ne sais s'il faut continuer à parler de rappel, mais plutôt de doses additionnelles. Il est possible qu'on arrive à quelque chose de régulier pour les personnes fragiles, c'est-à-dire de faire régulièrement, périodiquement une injection de rappel pour remonter l'immunité contre les virus qui circulent.

Envisagez-vous d'étendre cette dose additionnelle à tout le monde ?

Pour l'instant non, parce que le virus qui circule est le même, que les personnes fragiles sont les mêmes et ce qui est vraiment important, c'est de protéger les personnes fragiles. Ce n'est pas de vacciner la population générale qui n'a pas de risque, qui peut bien sûr s'infecter, mais qui ne fera pas de formes graves. Et donc, pour le moment, les recommandations et la stratégie consistent à protéger les personnes fragiles.

Ces vaccins sont bivalents, c'est-à-dire qu'ils sont efficaces contre la souche traditionnelle et contre son variant Omicron. Qu'est-ce que cela change ?

Effectivement, ces nouveaux vaccins comportent un ARN messager de la souche Omicron et entraînent la production d'un taux plus élevé d'anticorps contre la souche Omicron. On peut espérer une protection encore plus importante et de durée plus importante. Pour l'instant, on ne peut pas savoir la durée de cette protection, mais on peut espérer qu'elle soit plus importante puisque l'immunité qu'elle procure est plus élevée que le vaccin original.

Antoine Flahault qui dirige l'Institut de santé globale de l'Université de Genève affirme que les autorités sanitaires ont homologué ces vaccins trop rapidement, sans qu'aucune étude sur l'homme n'ait été fournie par les laboratoires. Est-ce que c'est exact ?

Parmi les trois, il y en a un qui a été expérimenté chez l'homme, mais pas à de grandes quantités. Bien évidemment, il n'y a pas eu des essais comme il y avait eu des essais initiaux avec les vaccins qu'on a d'abord utilisés parce que ce sont les mêmes vaccins. C'est exactement le même vaccin sauf qu'il est adapté. Il n'y a pas à faire de grands essais pour vérifier qu'ils sont bien tolérés. Les fabricants ont fait très rapidement un vaccin BA5, c'est-à-dire vis-à-vis de dernières souches Omicron qui circulent.  Si on veut que ces vaccins soient efficaces, il faut les utiliser au moment où le virus circule. Si on attend de faire des essais avec des quantités importantes de gens, de prouver qu'ils vont faire diminuer le risque d'infection, on aura probablement à mettre à disposition un vaccin qui ne sera plus adapté à la souche.

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