Covid-19 : pour l'infectiologue Benjamin Davido "ne pas limiter les déplacements" entre régions "est un pari très risqué"
Un troisième confinement n'est pas à l'ordre du jour et "ne peut s'envisager qu'en tout dernier recours", a estimé le Premier ministre lors d'une conférence de presse jeudi sur l'épidémie de Covid-19.
Dans un point d'étape, jeudi 4 février, pour rendre compte de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en France, le Premier ministre Jean Castex a affirmé qu'un un troisième confinement n'est pas à l'ordre du jour malgré une situation sanitaire tendue. Invité de franceinfo jeudi, le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), considère que "c'est une stratégie qui a le mérite d'être innovante et qui évite un énième confinement pour le moment".
Mais l'infectiologue estime que "la stratégie de ne pas limiter les déplacements [entre régions] me semble un pari très risqué parce qu'on sait que les deux vagues qu'on a connues font suite successivement à des périodes de vacances scolaires sur un large temps : en février 2020 et cet été, avec la deuxième vague."
"Ce n'est pas parce qu'on ne reconfine pas que la partie est gagnée. Les vacances vont être décisives."
Benjamin Davido, infectiologueà franceinfo
La tendance a été différente après les vacances de Noël, explique le Dr Davido, car "les fêtes de fin d'année avaient deux dates symboliques (le 24 et le 31 décembre) et donc sur une courte période de temps et surtout avec peu de déplacements, avec l'information qui était d'être extrêmement prudents". Par ailleurs, le couvre-feu avait été levé uniquement pour le soir du 24 décembre. À l'approche des vacances scolaires d'hiver, la situation est différente juge le médecin, qui appelle à la prudence.
Des interrogations sur l'efficacité des vaccins sur les variants
À la question de savoir si l'évolution des variants est inquiétante, Benjamin Davido estime "que ce sont probablement le brésilien, le japonais et le californien", faute de publications scientifiques sur l'efficacité des vaccins sur ces variants. Le Docteur Davido souligne notamment qu'il y a un "point d'interrogation sur [l'efficacité] du vaccin AstraZeneca sur les variants actuels, notamment l'anglais, mais moins de doutes concernant le vaccin Pfizer-BioNtech".
Néanmoins, l'infectiologue estime que l'arrivée du vaccin d'AstraZeneca en fin de semaine, notamment pour les professionnels de santé, est "une excellente nouvelle", étant donné "l'augmentation très forte des contaminations chez les soignants".
Des tests salivaires "complémentaires"
Sur la pertinence de l'arrivée des tests salivaires dans les écoles après les vacances d'hiver, le Dr Davido y voit "des solutions complémentaires", même si le processus n'est pas "révolutionnaire. Simplement, c'est vrai que pour les enfants, le test PCR n'est pas toujours agréable d'ailleurs, y compris les adultes".
Selon le médecin, ces tests permettront cependant d'avoir "une vision un peu plus fine" de la transmission du coronavirus par les enfants : "Cela sera intéressant par rapport aux options qu'on nous a proposé, celle de tests de masse qui n'apportent pas justement ces informations de transmissions. Et cela sera complémentaire avec les données sur les eaux usées. Donc il faut se réjouir : plus on a d'outils, plus on a une surveillance pointue", conclut l'infectiologue.
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