Covid-19 : pourquoi ce relatif optimisme alors que certains chiffres continuent de grimper ?
Un nouveau conseil de défense sanitaire se réunit ce jeudi matin pour envisager une modification des restrictions sanitaires. La fin de la vague est-elle proche ? Franceinfo fait le tri entre les différents indicateurs.
Télétravail, protocole sanitaire à l'école, jauges... Est-il raisonnable d'alléger les restrictions liés au Covid-19 ? Un nouveau conseil de défense est réuni jeudi 20 janvier pour décider ou non de modifier les règles. Mardi, le porte-parole du gouvernement affichait son optimisme. Et selon les informations de franceinfo, l'exécutif prépare un calendrier d'allègement des restrictions sanitaires. Pourtant, le nombre de contaminations bat régulièrement des records. Comment analyser objectivement la situation ?
Tout dépend des indicateurs suivis. Si on s’intéresse aux contaminations, le chiffre brut, quotidien, est fortement lié au nombre de tests effectués le jour J, ou à l’enregistrement de ceux-ci dans la base officielle. Ce qui d’ailleurs exclut par exemple les autotests. Ce nombre global de tests varie, parfois en fonction de l’actualité ou des nécessités. Par exemple, la semaine dernière, on a battu le record de tests avec près de 12 millions d’écouvillons utilisés en laboratoires ou officines. Il fallait alors tester en pharmacie les adolescents ou les enfants, avant que le protocole sanitaire à l’école ne soit modifié.
Plutôt que le chiffre brut, mieux vaut donc regarder, déjà, la moyenne sur sept jours pour lisser les variations mais aussi les autres indicateurs de contamination, pondérés. Parmi eux, le taux d’incidence exprime le nombre de personnes infectées dans une région ou dans une catégorie de population rapportés à 100 000 habitants. C’est d‘ailleurs en regardant ces taux, en baisse par exemple en Corse ou en Ile-de-France ces derniers jours, que certains au gouvernement ont pu exprimer de l'optimisme sur l’évolution de l’épidémie ces derniers jours.
Distinguer contagiosité et dangerosité
On peut aussi s’intéresser au taux de positivité, c’est à dire la proportion de tests positifs rapportés au nombre de tests réalisés. Ou encore au R0 qui indique combien d’autres personnes un cas positif peut contaminer. Ce R0 est ainsi en baisse depuis fin décembre mais toujours au-dessus de 1, signe que l’épidémie reste en phase ascendante.
Tous ces indicateurs ne disent cependant rien d’un point essentiel : l’état de santé des personnes positives au Covid-19. Et il faut pour cela se tourner vers les données hospitalières, pour y suivre l’évolution des entrées dans les différents services. Les derniers chiffres indiquent une légère baisse du nombre de patients en réanimation mais avec hausse substantielle des hospitalisations générales. Deux courbes décorrélées, ce qui correspond bien à l’avancée d’un variant globalement plus contagieux mais moins dangereux.
Prudence tout de même : d’après les modélisateurs, le pic de la vague n'est pas encore atteint pour les hôpitaux alors qu’on se situe sur des niveaux d’occupation de lits très élevés. Le système de soins et les soignants, épuisés par deux ans de pandémie, sont donc toujours soumis à une forte pression.
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