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Covid-19 : "Si on ne joue pas le jeu de façon drastique, on n'arrivera pas à contrôler cette épidémie", affirme un médecin

Didier Payen, anesthésiste-réanimateur et vice-président du collectif PandemIA, estime que la France pâtit d'une stratégie du "stop and go", où les confinements ont été suivis d'un trop grand relâchement.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le personnel de l'hôpital de Colombes (Hauts-de-Seine) s'occupe d'un patient atteint du Covid-19, en novembre 2020. (ALAIN JOCARD / AFP)

Un confinement strict et précoce est la meilleure arme contre la propagation du Covid-19, affirment plusieurs médecins et membres de l'association PandémIA dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. "Si on ne joue pas le jeu de façon drastique pendant un temps suffisant, on n'arrivera pas, alors qu'on est en train d'augmenter la vaccination, à contrôler cette épidémie", affirme lundi 11 janvier sur franceinfo l'un des signataires, Didier Payen, anesthésiste-réanimateur, chef du service de réanimation de l'Hôpital Lariboisière et vice-président du collectif PandemIA.

Le confinement "pour se protéger"

"Donner des conseils pour dire, il faut un confinement strict, ce n'est pas à moi de le dire ni à nous de le dire", précise Didier Payen. Avec son association, il constate que "le stop and go est quelque chose qui est extrêmement difficile à vivre, parce que, qui dit stop, dit sortie de confinement. Et à chaque fois, on est susceptible de déraper et on perd de la confiance à chaque fois".

Le médecin estime qu'il y a "une ambiguïté dans les termes qui fait que les gens ne comprennent plus et sont un peu perdus". Selon lui, on ne "comprend plus le confinement en tant que terme pour se protéger". Cela suppose de "vivre dans un endroit confiné, et donc à l'endroit où, a priori, on va éliminer plus difficilement les virus aéroportés".

Un été où "on a fait plus que lâcher la bride"

Pour Didier Payen, il faudra, "selon la prédominance des variants, selon leur dangerosité, être extrêmement sévère si jamais ces variants sont aussi graves qu'on le dit en termes de nombre et en termes de gravité". Il plaide pour prendre "des mesures drastiques. Mais elles seront drastiques pendant un temps donné. Et elles seront totales". Ces mesures devront être "appliquées". Et "si on ne les applique pas, mais qu'on les conseille, ou on demande de les faire, mais que les Français ne suivent pas ces conseils, cela ne sert à rien". L'ancien chef du service de réanimation de l'Hôpital Lariboisière prend l'exemple de l'été où "on a fait plus que lâcher la bride puisque dès le mois de juin et juillet, on voyait dans les eaux usées remonter la circulation du virus. Par conséquent, c'est très difficile".

La situation actuelle "s'est largement compliquée", souligne Didier Payen. "En dehors de la pandémie initiale, on se trouve avec un variant, probablement deux et peut être d'autres, qui vont faire que dans la pandémie se trouvent de nouvelles épidémies."

"Ces nouvelles épidémies sont quasiment comme de nouveaux virus qui arrivent dans le même temps."

Didier Payen

à franceinfo

Il estime ainsi que "les habitudes non prises pour la première ne vont pas non plus être bien prises pour la seconde, même si la seconde est pourtant beaucoup plus diffusante ou grave". La priorité est donc d'arriver à "faire comprendre", mais "pas par la coercition". "Il faut que les Français comprennent, quel que soit le gouvernement, quelle que soit la situation, que c'est mondial", martèle Didier Payen.

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