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Covid-19 : "Tout le monde a peur, et nous on perd beaucoup", racontent les habitants de Turin mis sous cloche

Des rues désertées, des églises et des musées fermés... La ville de Turin, en Italie, est coupée du monde depuis le week-end dernier en raison de l'épidémie au coronavirus.

Article rédigé par Matthieu Mondoloni, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le musée égyptien d Turin, l'un des plus visités d'Italie, est fermé au public depuis près d'une semaine. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

"Il y a beaucoup moins de gens. On sent bien la crise liée au coronavirus." Sur le marché central de Turin, Nunzia, 32 ans, désespère derrière son stand de fromages italiens. Il y a certes beaucoup d'étals, mais peu de clients, alors que l'épidémie au coronavirus Covid-19 sévit toujours.

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Plusieurs régions comptent des cas. La Vénétie et la Lombardie sont les plus touchées, mais il y a également le Piémont voisin, et sa capitale, Turin… Une ville mise sous cloche depuis le week-end dernier. "Tout le monde a peur, et nous on perd beaucoup, se désole Nunzia. On a une baisse de 70% des ventes. On espère que tout cela s’arrête rapidement. Nous sommes dans les mains de Dieu."

 Nunzia, fromagère sur les marchés déplore la baisse de 70% des ventes. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

Des bénitiers vides dans les églises

Entre les mains de dieu, peut-être, mais peu d'habitants se rendent dans les églises. Pour cause, il est interdit ce célébrer la messe au moins jusqu'à la fin de la semaine. "Nous avons aussi demandé aux fidèles de prendre quelques précautions pour éviter les risques de contagion", explique le père Guido Errico.

Il n’y a plus d’eau dans les bénitiers pour les signes de croix et, au moment de l’eucharistie, on ne donne plus le pain directement dans la bouche, mais dans les mains.

Guido Errico

à franceinfo

Le père Guido Errico a demandé aux fidèles de prendre quelques précautions pour éviter les risques de contagion. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

Des conséquences "dévastatrices"

Les musées ont eux aussi été desertés. Turin en compte 80 et tous sont fermés depuis lundi 24 février. Le musée égyptien est l'un des plus visités d'Italie, il est dirigé par Christian Greco : "C'est vraiment particulier de voir le musée sans personne, sans public. Les conséquences sont dévastatrices. En une semaine seulement nous avons perdus 300 000 euros d'entrées. D'habitude la semaine de carnaval nous avons 20 000 visiteurs."

Une nouvelle réunion des autorités doit avoir lieu vendredi 28 févier pour décider ou non de la reconduite des restrictions et des fermetures. Les Turinois sont convaincus que la décision est déjà prise, et tous s'apprêtent à passer une nouvelle semaine sous cloche.

Les habitants de Turin mis sous cloche, au micro de Matthieu Mondoloni

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