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Covid-19 : trois questions sur les autotests, mis en vente "dès cette semaine" en France

La Haute autorité de santé a donné son feu vert aux autotests. Conditions d'utilisation, prix, efficacité... franceinfo fait le point.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un membre du personnel médical tient un test antigénique négatif, à Hagen, en Allemagne, le 10 mars 2021. (INA FASSBENDER / AFP)

Les autotests de dépistage contre le coronavirus seront en vente "dès cette semaine" en France, a annoncé dimanche 14 mars le directeur général de la santé, Jérôme Salomon sur le plateau de BFM TV. "Ce sera assez facile d'accès, a-t-il indiqué. Le principe de l'autotest, c'est justement qu'on puisse l'avoir en famille. Ce sera en supermarchés ou en officines en tout cas, si c'est le plus facile, ça va être très facile à organiser." La Haute autorité de santé a donné son feu vert mardi 16 mars à ces autotests et en a défini les conditions d'utilisation. 

Comment pourra-t-on les utiliser ?

Les autotests sont en réalité des tests antigéniques. La seule différence sera le mode de prélèvement. L'autotest ressemble à un coton-tige, moins long que les écouvillons que l'on introduit au fond du nez. Il suffira de frotter les parois de ses narines, puis de tremper la tige dans une solution qui détecte la présence du Covid-19 en moins d'une demi-heure.

Ensuite, plusieurs méthodes existent afin de lire les résultats : soit on verse le réactif chimique sur une lamelle et le résultat s'affiche, comme pour un test de grossesse, soit on passe par une application téléchargée sur son portable.

Seront-ils efficaces ?

En France, pour être autorisé, un test antigénique doit avoir une sensibilité supérieure ou égale à 80%. Selon la HAS, les "premières données rapportent des sensibilités cliniques de l'ordre de 80 à 95 % chez les patients symptomatiques et de l'ordre de 50 à 60% chez les personnes asymptomatiques" pour les tests de diagnostic rapide (TDR) et les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD), deux autres tests passés au crible par la Haute autorité dans son dernier avis. "Ces performances sont possiblement extrapolables aux autotests, mais la HAS souligne que le suivi des performances de ces tests dans les conditions réelles d'utilisation est essentiel."

Le ministère de la Santé doit par ailleurs résoudre le problème du tracing : si les gens se testent chez eux, rien ne garantit qu'ils diront s'ils sont positifs ni qu'ils préviendront leurs contacts. Ainsi, les applications prévues par certains tests pourraient permettre à l'Assurance maladie de tracer les cas positifs. La traçabilité des autotests "n'est pas garantie", souligne la HAS. "De ce fait, la HAS recommande au ministère en charge de la santé et aux fabricants d'autotests antigéniques SARS-CoV-2 de mettre en place les modalités de traçabilité les plus adaptées à ces enjeux."

Combien coûteront-ils ?

Le feu vert de la HAS ouvre la voie à une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale. Cela ne coûterait donc rien à l'usager, il devra simplement présenter sa carte vitale comme pour les tests PCR et les tests antigéniques actuels. Dans le cas où les autotests ne seraient pas remboursés, ils devraient coûter moins de dix euros l'unité.

Chez nos voisins, les autotests sont déjà largement déployés au Royaume-Uni, au Portugal ou encore en Autriche. En Allemagne, le test, commercialisé en supermarché, coûte actuellement cinq euros l'unité.

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