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Covid-19 : une étude de l'Inserm prévoit jusqu'à 25 000 admissions hebdomadaires à l'hôpital fin mars

L'Institut national de la santé et de la recherche médicale a établi différents scénarios pour prévoir les conséquences de la propagation du variant identifié au Royaume-Uni dans l'Hexagone.

Article rédigé par franceinfo
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Un employé de l'hôpital Pierre-Benite à Lyon, le 25 janvier 2021. (JEFF PACHOUD / AFP)

L'Inserm n'est pas optimiste. L'Institut national de la santé et de la recherche médicale a publié dimanche 14 février une étude, réalisée en collaboration avec Orange Labs et Santé publique France, sur l'évolution du variant du Covid-19nommé "B.1.1.7" ou "VUI-202012/01" identifié au Royaume-Uni. Ce variant pourrait devenir "dominant" en France entre la "fin février et mi-mars", selon l'Inserm, qui a élaboré différents scénarios à partir notamment des données relatives aux admissions à l'hôpital.

"Ces données montrent qu'après une augmentation de leur nombre de décembre (6 700 hospitalisations hebdomadaires en moyenne) à début janvier (environ 9 000), l'épidémie a plafonné dans la deuxième moitié du mois, après la mise en œuvre du couvre-feu à 18 heures et le renforcement des mesures de distanciation sociales en France", note l'Inserm. Mais dès que le variant B.1.1.7 sera dominant, et si la situation n'évolue pas, le nombre d'admissions à l'hôpital grimpera pour atteindre 15 000 autour du 7 mars, puis plus de 25 000 dans la semaine du 22 mars.

Pour rappel, lors du pic de la deuxième, plus de 20 000 admissions hebdomadaires avaient été enregistrées. En Ile-de-France, qui compte actuellement moins de 2 000 hospitalisations par semaine, on pourrait en dénomber jusqu'à 7 000 d'ici fin mars, soit deux fois plus qu'au début du confinement de novembre. 

Un variant qui met à mal le couvre-feu

"Les mesures prises par le gouvernement ont réussi à impacter la circulation de la souche historique, qui circulait avant l'arrivée des variants", a expliqué à BFMTV Vittoria Colizza, directrice de recherche de l'Inserm et spécialiste en modélisation des maladies infectieuses. Mais ces mesures "ne sont pas capables, à cause de l'efficacité plus élevée dans la transmission, de réduire aussi le variant britannique".

"On aura besoin de mesures plus fortes pour agir."

Vittoria Colizza

sur BFMTV

"Dans l'absence de mesures de contrôle renforcées, une croissance rapide des cas est attendue dans les semaines à venir", rapporte L'Express, qui cite l'étude.

La vaccination pas encore efficace

Par ailleurs, les scientifiques évoquent un "impact limité" de la campagne vaccinale. "Augmenter la couverture vaccinale est important, mais son effet d'atténuation ne deviendra important qu'à partir d'avril", précise l'étude de l'Inserm. L'équipe qui l'a réaliséé mise sur un "ralentissement lié aux vacances scolaires", additionné à des mesures de distanciation sociale "plus contraignantes" et un renforcement du dispositif tracer-tester-isoler pour gagner du temps.

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En cas de renforcement des mesures de distanciation sociale et de mise en place d'un confinement souple, comme en novembre, l'étude prévoit une réduction de 10% du nombre d'individus contaminés par les personnes infectées. L'étude met de côté les autres variants, ceux dits sud-africain et brésilien par exemple, en raison de leur taux de pénétration "plus bas". Mais leur circulation pourrait participer à la hausse des contamination, conclut l'étude.

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