Crise du coronavirus : Laurent Berger appelle à "déconfiner aussi un certain nombre d'idées" sur le travail
"Les vieilles recettes comme (…) 'de la sueur et des larmes', je ne crois pas que ce soit adapté à la situation", pointe le patron de la CFDT.
"Ce serait bien qu'on déconfine aussi un certain nombre d'idées : les vieilles recettes comme 'moins de charges', 'plus de temps de travail', 'de la sueur et des larmes', je ne crois pas que ce soit adapté à la situation", estime mercredi 13 mai sur France Inter le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, alors "qu'on va avoir malheureusement des centaines de milliers de nouveaux chômeurs" à cause de la crise économique provoquée par l'épidémie de coronavirus.
La question demain n'est pas de "travailler plus" mais de "travailler tous"
"Et si on arrêtait de se foutre sur la gueule pour des bêtises ?, propose Laurent Berger. Ce qui nous attend est monstrueux. Sachons-le, les enjeux en termes de réduction des inégalités, de transition écologique, de développement économique, mais également en termes démocratiques, sont très compliqués. Essayons de construire des propositions", demande le syndicaliste Laurent Berger, qui insiste sur la nécessité du "dialogue social".
Imaginer qu'on puisse demain revenir sur la durée légale du travail de façon globale, ou (…) supprimer des congés, ce sera inacceptable et ce serait complètement explosif.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDTà France Inter
Le président des Républicains, Christian Jacob avait appelé le 11 mai sur France Inter à "sortir du carcan des 35 heures" pour relancer l'économie. Laurent Berger estime que "la question demain n'est pas de travailler plus pour ceux qui auront gardé leur emploi. Ce sera travailler tous et de travailler mieux dans de meilleures conditions". Le secrétaire général de la CFDT considère également qu'"il faut éviter les mesures qui vont coûter très cher", comme "l'exonération de cotisations sociales", pour "des entreprises qui parfois peuvent aller bien".
Berger agacé que le décret sur les primes, les heures supplémentaires, "ne soit pas encore sorti"
Par ailleurs, Laurent Berger se dit "incroyablement agacé que le décret qui instaure les primes, le paiement des heures supplémentaires" pour le personnel soignant "ne soit pas encore sorti". "Ceux qui étaient en première ligne (…), qui continuent de l'être, qui ont fait un boulot de dingue alors, que depuis des années, ils disaient que c'était difficile, il ne faut pas qu'on les oublie", insiste le leader de la CFDT.
Cette prime de 1 500 euros pour les personnels hospitaliers des départements les plus touchés et la majoration de 50% du paiement des heures supplémentaires ont été adoptées le 15 avril en conseil des ministres.
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