"Dans le quartier, cela n'a pas changé grand-chose" : les Milanais assez sereins face à l'épidémie de Covid-19
Iran, Corée du Sud, Italie… L'épidémie de coronavirus gagne du terrain sur la planète et menace désormais à nos frontières : plus de 200 malades en Italie et plusieurs morts en quelques jours. Reportage dans le nord du pays, zone la plus touchée.
L'hôpital militaire de Baggio à Milan est censé accueillir les malades du coronavirus Covid-19. Il est immense et très vite après l'apparition des premiers cas, les autorités ont annoncé qu'elles profiteraient de l'hôpital pour y installer une structure d'accueil. Le nord de l'Italie est la proie du Covid-19 depuis quelques jours. En très peu de temps, le nombre de malades a dépassé les 200 et on compte déjà près de dix morts.
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En face de l'hôpital, une pharmacie et un grand immeuble dans lequel habite Giancarlo. Il n'a pas vraiment vu la vie de son quartier changer : "Quand le service militaire existait encore pour les jeunes, il y avait toujours du monde. Maintenant c'est devenu un institut de médecine militaire, constate Giancarlo. Ils ont de la place, donc ils peuvent accueillir les personnes qui doivent être sous contrôle, celles qui sont en quarantaine. Mais dans le quartier, cela n'a pas changé grand-chose. Certaines personnes sont un peu inquiètes."
Aucune information ne filtre
Une inquiétude renforcée sans doute par le mutisme des militaires. Impossible de savoir si l'hôpital a déjà accueilli des cas de coronavirus. Pas de communication officielle et même dans la pharmacie en face, aucun des trois pharmaciens qui arborent tous un masque et des gants, ne se dit habilité à parler. Ce silence ne plaît pas beaucoup à un autre habitant du quartier Rodolfo.
Au lieu de s'aider, on se tait ! Ils devraient plutôt nous donner les bonnes informations et que l'on s'entraide et pas cacher les choses... On devrait tous être informés.
Rodolfo, un habitant du quartier Baggio à Milanà franceinfo
Les habitants de ce quartier ne sont pas plus inquiets qu'ailleurs mais ils ne comprennent pas certaines mesures prises comme la fermeture des bars à 18 heures. Pier Giuseppe est électricien et il sort d'un bar non loin de l'hôpital militaire.
Si tu fermes les bars comme ça à 18 heures, ça crée de la panique !
Pier Giuseppe, électricien à Milanà franceinfo
"Les gens s'inquiètent ! Ils vont s'imaginer n'importe quoi, ça renforce la peur !, insiste Pier Giuseppe. Ou bien tu fermes le bar toute la journée ou tu ne le fermes pas du tout. Ça n'a pas de sens de fermer à 18 heures."
Des consignes pas toujours évidentes à comprendre pour les habitants, mais le maire de Milan veut qu'elles soient appliquées sans toutefois céder à la panique. Les règles ne se discutent pas, a fait savoir Giuseppe Sala sur Facebook.
Giuseppe Sala insiste sur l'attitude à avoir et notamment face à la psychose qui s'est déclenchée à Milan dans les supermarchés. Plutôt que penser à courir se jeter sur la nourriture, demande le maire de Milan, prenons plutôt soin des plus fragiles et notamment des personnes âgées qui elles, courent un risque.
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