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Déconfinement : comment pourrai-je me déplacer à partir du 11 mai ?

Le gouvernement a présenté les détails de son plan de déconfinement dont la première étape débutera le 11 mai. Les Français pourront à nouveau sortir sans attestation dans leur département ainsi que dans une limite de 100 km autour de leur domicile.

Article rédigé par franceinfo
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Un usager des transports portant un masque, le 5 mai 2020, à Paris. (ELKO HIRSCH / HANS LUCAS / AFP)

Une liberté retrouvée, mais aussi de nouvelles règles. A partir du 11 mai, "il sera possible de sortir librement dans la rue sans attestation", a d'abord annoncé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, le 7 mai, lors d'un point presse du gouvernement visant à détailler le plan de déconfinement. Mais tous les déplacement ne seront pas pour autant possibles dans l'immédiat. Franceinfo vous détaille ces nouvelles règles de déplacement. 

>> Déconfinement : retrouvez les principales annonces du gouvernement

Avec une attestation au-delà de 100 km et dans un autre département

Il sera donc possible de se déplacer librement à partir de lundi dans une limite de 100 km "à vol d'oiseau" autour de sa résidence. Mais au-delà de cette limite, "une nouvelle attestation" sera nécessaire "pour permettre le contrôle de la règle des 100 km", a détaillé le ministre de l'Intérieur. Tout comme les attestations de déplacement lors du confinement, ce nouveau document sera accessible via le site internet du ministère de l'Intérieur en format papier ou numérique.

Christophe Castaner énonce les nouvelles règles de déplacement
Christophe Castaner énonce les nouvelles règles de déplacement Christophe Castaner énonce les nouvelles règles de déplacement

Ces attestations concernent les déplacements "professionnels indispensables" ou "impérieux" pour lesquels il est autorisé d'aller au-delà des 100 km, le Premier ministre a cité en exemple, "un procès qui se tient dans une ville, un avocat qui doit aller plaider", ou encore "le décès d'un proche", "l'assistance à un parent ou un enfant vulnérable". "La simple visite pour se faire plaisir, le déplacement dans une résidence secondaire, tout cela me semble en revanche ne pas relever du motif impérieux et il faut dans toute la mesure du possible se l'interdire", a-t-il dit.

Précision importante : la limite des 100 km ne s'applique que si on quitte son département de résidence. "Parcourir plus de 100 km au sein de son département de résidence reste possible", a nuancé Christophe Castaner. Par exemple, un habitant de La Réole, dans le sud-est de la Gironde, peut se rendre sans attestation à Soulac-sur-Mer, également en Gironde, même si les deux localités sont distantes de 150 km. Pour les personnes habitant près des côtes, l'ouverture "des plages et lacs" sera d'ailleurs possible au cas par cas sur autorisation du préfet "à la demande des maires".

Avec un justificatif de domicile pour les autres déplacements

Vous pourrez désormais sortir librement de votre domicile, mais mieux vaut se munir d'un justificatif pour prouver que l'on ne s'est pas trop éloigné de chez soi. Afin de faire respecter les règles, des "contrôles seront organisés dans les gares, les aérogares ou sur certains tronçons d'autoroutes et de routes à grande circulation. Ils pourront l'être aussi à l'arrivée des destinations touristiques", a prévenu le ministre de l'Intérieur.

Nous comptons sur le civisme et la responsabilité des Français mais les contrevenants seront sanctionnés : le montant de l'amende ne change pas, 135 euros susceptibles d'augmenter en cas de récidive.

Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur

Christophe Castaner a cité en exemple un contrôle de voiture : "Soit c'est un trajet de plus de 100 km hors de son département de résidence et vous devrez fournir cette attestation remplie, soit c'est un trajet de moins de 100 km et un simple justificatif de domicile sera suffisant – l'attestation d'assurance, une facture, un chéquier."

Avec un masque dans les transports en commun

Le port du masque devient obligatoire dans les transports en commun à partir de l'âge de 11 ans, sous peine d'une amende de 135 euros. Des masques "grand public" y seront mis à disposition "dans les premiers jours du déconfinement pour les distribuer en appoint aux personnes qui n'auraient pu s'en procurer", a ajouté la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Avec une attestation dans les transports franciliens

En Ile-de-France, l'accès sera par ailleurs "réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux pour se déplacer". Des "mesures supplémentaires" pourraient y être prises dans les transports si la situation sanitaire ne s'améliorait pas, a précisé Edouard Philippe.

La RATP prévoit de faire passer l'offre de 30% actuellement à 75% "dès lundi". Mais le respect des règles de distanciation physique impose de limiter très fortement la fréquentation. "L'objectif est que la fréquentation, qui est aujourd'hui de 6%, reste limitée à 15%", a-t-elle expliqué. La ministre a également indiqué que les rames seront désinfectées une fois par jour.

Pour limiter l'affluence dans les transports parisiens, le télétravail "pour tous ceux qui le peuvent restera la règle" et les horaires d'arrivée et de départ des salariés devront être étalés pour limiter l'affluence aux heures de pointe. Le covoiturage et "les mobilités alternatives" comme la pratique du vélo sont par ailleurs "encouragés" pour "limiter au maximum le trafic automobile et les risques de bouchons".

Dans des trains remplis à 50% maximum et avec réservation

L'occupation des trains sera plafonnée à 50% du total des places et les réservations seront obligatoires, afin de permettre le respect des règles de distanciation physique. Les déplacements longue distance continueront d'être limités et l'offre sera "volontairement réduite", afin toujours d'éviter des déplacements massifs de population.

Le trafic des TGV et Intercités, de 7% actuellement, "passera à 20 à 30% le 11 mai pour atteindre 40% de l'offre habituelle fin mai", a détaillé Elisabeth Borne. L'offre de "transports de proximité" (métro, bus, TER et RER) "augmentera nettement avec un minimum de 50% des capacités habituelles et un objectif d'offre normale d'ici début juin", a-t-elle détaillé.

Sans franchir les frontières nationales

Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l'espace européen (Union européenne, Schengen, Royaume-Uni) seront "prolongées jusqu'au 15 juin au moins" et les frontières avec les pays non-européens "resteront fermées jusqu'à nouvel ordre", annonce Christophe Castaner. La libre circulation des travailleurs frontaliers sera en revanche préservée.

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