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Déconfinement des transports à Paris : "Il va falloir avoir de la discipline, de l'organisation et un peu de patience au début", estime Christophe Najdovski

L'adjoint à la maire de Paris en charge des Transports, invité de franceinfo mercredi 6 mai, insiste sur la nécessité pour ceux qui le peuvent de poursuivre le télétravail pour ne pas saturer les transports à partir du 11 mai. 

Article rédigé par franceinfo
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Un homme dans le métro parisien pendant le confinement, le 4 mai 2020. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Il va falloir de la discipline, de l'organisation et surtout, peut-être un peu de patience au début, de faire preuve de compréhension pour bien faire en sorte que les choses fonctionnent bien, qu'on soit bien au rendez-vous du déconfinement à partir de la semaine prochaine", prévient ce mercredi 6 mai sur franceinfo Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris chargé des transports. Il demande que les entreprises participent en continuant le télétravail et en étalant leurs horaires. "Sinon, le risque, c'est de se retrouver dans des situations chaotiques que personne ne veut."

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franceinfo. Selon vous, cette réouverture des transports est-elle possible ? Va-t-il y avoir des tensions ?

Christophe Najdovski. C’est un peu la quadrature du cercle ce que l'on voit. Les demandes du gouvernement de favoriser la distanciation physique sont absolument nécessaires pour respecter les normes sanitaires. Mais on voit bien que, dans ce cas, la capacité des transports collectifs est fortement réduite, on ne pourra pas transporter tout le monde.

Je partage la préoccupation qui peut être exprimée par les opérateurs de transports sur la nécessité de faire appel aux entreprises et de les enjoindre à demander à leurs salariés de privilégier au maximum la poursuite du télétravail à partir de la semaine prochaine. C’est une manière d’éviter une pression soudaine d'un seul coup qui serait vraiment trop forte sur les transports collectifs. On doit continuer à adapter [les horaires] dès la semaine prochaine avec l'étalement des flux.

Il est possible qu’on ait des tensions. On le voit déjà dans certaines grandes gares qui risquent d'être saturées. Il y a un enjeu aussi de civisme individuel. Il faut faire en sorte, par exemple, d'éviter les heures de pointe pour éviter d'ajouter encore de la pression. 

Il va falloir de la discipline, de l'organisation et surtout, peut-être un peu de patience au début, de faire preuve de compréhension pour bien faire en sorte que les choses fonctionnent bien, qu'on soit bien au rendez-vous du déconfinement à partir de la semaine prochaine. Sinon, le risque, c'est de se retrouver dans des situations chaotiques que personne ne veut.

Comment étale-t-on les flux ?

Ça nécessite d'être organisé. C'est aussi le travail des opérateurs que de pouvoir répondre à cette question. On peut imaginer une plateforme. De la même manière qu’on a eu une attestation de sortie pendant le confinement, on peut imaginer qu'on ait un peu la même chose qui soit disponible. Chaque personne qui prendra les transports collectifs, de telle heure à telle heure, pourra se voir réclamer cette attestation. Faute de quoi elle pourrait s'exposer à une amende, par exemple.

Les entreprises ont l’air de dire qu’elles encouragent le télétravail, ça vous rassure ?

Oui, c’est nécessaire. Nous avons tous découvert de manière contrainte et forcée le travail à distance et le fait que nous devions malgré tout assurer l'activité économique en travaillant depuis notre domicile. Là, on a véritablement, au moment de la sortie de confinement, un enjeu qui est celui de l'organisation de cette mobilité, mais aussi d'une certaine dé-mobilité. On devra encore rester, pour une partie d'entre nous, en télétravail si on veut réussir la sortie du confinement.

Compte tenu des normes sanitaires qui sont exigées et qui sont bien évidemment indispensables, l’offre de transports et donc la capacité d'emport va être drastiquement diminuée. Ça ne peut marcher que si on réduit aussi drastiquement la demande. Pour cela, la question du télétravail est vraiment majeure et essentielle. On a besoin de travailler ensemble avec les grands employeurs et toutes les entreprises en France, de manière à ce qu'on puisse organiser les choses de la meilleure manière qui soit et être au rendez-vous lundi prochain.

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