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Confinement : Emmanuel Macron s'adressera aux Français la semaine prochaine, un protocole sanitaire renforcé sera dévoilé vendredi

Parmi les hypothèses qui sont discutées en Conseil de défense, la mise en place d’un couvre-feu succédant au confinement. Et une réouverture progressive des commerces non essentiels dès le 27 novembre.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Jérôme Bertolus
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L'allocution d'Emmanuel Macron annonçant le confinement le 28 octobre 2020. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Emmanuel Macron prendra la parole la semaine prochaine, a confirmé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à la sortie du Conseil des ministres, mercredi 18 novembre. "Le 1er décembre est la date barrière que le président a mis en avant lors de sa dernière allocution. Il est donc logique qu’il s’exprime en amont", observe-t-on dans son entourage, selon les informations recueillies par franceinfo. Juste avant le Conseil des ministres, un nouveau Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) sur la crise sanitaire du Covid-19 s'est tenu pour préparer la sortie du deuxième confinement. Et un nouveau Conseil de défense se tiendra la semaine prochaine.

Expliquer les nouvelles règles qui s’imposeront à chacun, mais aussi répondre aux préoccupations des familles pour les fêtes de fin d’année : se déplacer, voir ses parents, ses grands-parents, ses enfants… Emmanuel Macron tient à ce que chacun puisse fêter Noël en famille, assure-t-on dans son entourage. Mais le président doit expliquer dans quelles conditions et avec quelles précautions. Même si, à l’Elysée, on se félicite de la manière dont les Français respectent le confinement. "Les Français sont inquiets. Dans les faits on est très loin des débats sur l’acceptabilité sociale".

Un déconfinement "nécessairement progressif"

Comme au printemps dernier, le président juge que c’est de son ressort d’annoncer le confinement puis le déconfinement. Mais rien n’est encore complètement arrêté. Car à l’Elysée, on a les yeux rivés sur les courbes de l’épidémie. On remarque prudemment que l’épidémie semble avoir atteint "un plafond" que "les services de réa s’allègent doucement". Mais attention : "Une baisse puis une hausse soudaine du nombre de personnes contaminées, on a déjà payé pour voir", soupire un collaborateur d’Emmanuel Macron.

Conséquence : "La stratégie de déconfinement sera nécessairement progressive et tiendra compte de l’imprévisibilité de l’épidémie", souligne-t-on au plus haut niveau de l’exécutif. Avec une préoccupation, mieux isoler les personnes testées positives. Et que les tests offrent enfin pleinement la possibilité de contrôler l’évolution de l’épidémie.

Mercredi 18 novembre, le Conseil de défense a dressé un état global de l’épidémie. Y compris dans les pays limitrophes. "Il y a une problématique transfrontalière. L’épidémie repart durement chez certains de nos voisins", remarque un membre de l’exécutif contacté par franceinfo. "La situation reste aussi très différente d’une région à l’autre".

"Donner de la visibilité" pour Noël

Emmanuel Macron a également écouté ses ministres lui faire part des échanges que chacun mène dans son champ de responsabilité : Roselyne Bachelot avec les milieux de la culture et les libraires, Bruno Le Maire avec les petits commerçants et les grandes chaînes de distribution, Olivier Véran avec les autorités de Santé… "Il faut donner de la visibilité aux familles pour Noël, comme au secteur touristique et à la culture", explique un ministre en première ligne. Par exemple, les stations de ski : pourront-elles largement ouvrir leurs portes ? Au sein du gouvernement, on rappelle que l’hiver dernier, c’est dans la station des Contamines que l’un des premiers clusters fut détecté. "Compte tenu des prix élevés, on s’entasse souvent dans des petits appartements", observe un membre du gouvernement.

"Dans la perspective d’un déconfinement probable à court terme, on se prépare à répondre à toutes les questions qui se posent dans les champs touristique, culturel, cultuel, comme en matière de déplacement", confirme-t-on au plus niveau de l’exécutif.

L'option d'un couvre-feu pour succéder au confinement est sur la table. Un conseiller ministériel de poids est catégorique : "Quand on parle d’un déconfinement progressif, il n’y a pas trente-six solutions !" Mais jusqu’à quand ? National ou territorial ? Avec quelle attestation ? "Avec l’instauration d’un couvre-feu, il y a des dizaines de questions qui doivent être résolues", abonde un membre de l’entourage présidentiel. D’autant que le gouvernement a la hantise d’une troisième vague. Et d’un reconfinement en janvier.

Réouverture progressive et protocole renforcé

Dans son allocution, le chef de l’Etat compte tracer des perspectives sur les prochaines semaines mais aussi sur le temps long. Le gouvernement travaille de son côté sur l'hypothèse d'une réouverture progressive des commerces non essentiels dès le vendredi 27 novembre, le jour du Black Friday. Et "par cohérence", selon le mot d’un membre du gouvernement, il travaille aussi à la levée de l’interdiction des offices religieux, à la réouverture d’autres activités, comme les agences immobilières.

Matignon veut cependant éviter de faux espoirs. "L’objectif reste le 1er décembre, mais si les chiffres ne sont pas mauvais on peut avancer l’échéance", explique prudemment l’entourage du Premier ministre, contacté par franceinfo.

A Bercy, on s’y prépare. Le cadre d’un protocole renforcé dans les commerces et les grandes chaînes de distribution sera dévoilé dès vendredi. Pas question que les clients soient contraints de prendre rendez-vous : "On travaille surtout sur les jauges", explique-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire. D'un client pour 4 mètres carré aujourd’hui, cet étiage va être relevé. Les clients disposeront de plus de mètres carrés dans les magasins.

Les fédérations professionnelles vont également demander aux grandes chaînes de mieux faire respecter "la discipline" dans les magasins. En particulier au moment de l’arrivée aux caisses. Et sans doute de mettre en place une interdiction pour les clients de toucher les objets en vente. Y compris les jouets... Même par les plus petits. Décidément, un Noël 2020 pas comme les autres….

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