Déconfinement : 5 000 volontaires encore recherchés pour le concert-test de l'AccorHotels Arena de Paris
Les organisateurs souhaitent réunir 20 000 volontaires, qui seront sélectionnés, pour mener cette expérimentation.
"On manque de 5 000 personnes", pour le concert-test du 29 mai à l'AccorHotels Arena de Paris, a indiqué mardi 18 mai sur franceinfo Malika Séguineau, directrice générale du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété qui coorganise l'évènement avec l'AP-HP. Les organisateurs souhaitent réunir 20 000 volontaires pour que l'expérimentation aille à son terme : "Il faut que nous soyons certains le jour J d'avoir les deux groupes avec 5 000 personnes au concert et 2 500 personnes qui continuent à vivre leur vie". Les candidats seront sélectionnés par l'AP-HP pour "cette étude clinique sous forme de concert", explique Malika Séguineau. L'objectif à terme est de "supprimer la condition de la distanciation" entre les spectateurs "qui n'est pas compatible avec notre modèle" de concert debout.
franceinfo : Vous avez combien d'inscrits là maintenant, à onze jours de ce concert test ?
Malika Séguineau : On a effectivement le nombre aujourd'hui, mais il faut que nous soyons au-delà du nombre car ensuite il y a tout le processus de rentrer dans le protocole scientifique avec des critères d'inclusion précis définis par l'AP-HP et ensuite un système de tirage au sort. Et surtout, vous avez un nombre de participants au début et puis tout au long de la chaîne il faut que nous gardions ce nombre de participants. C'est pour ça qu'avec l'AP-HP, nous avions effectivement envisagé un nombre proche de 20 000 personnes. Aujourd'hui on manque de 5 000 personnes, je dirais que c'est peu parce que nous avons lancé le processus mercredi de la semaine dernière. Il faut que nous soyons certains le jour J d'avoir les deux groupes avec 5 000 personnes au concert et 2 500 personnes qui continuent à vivre leur vie et qu'ils soient présents tout au long de la chaîne. Il faudra trier d'une certaine façon les candidats sélectionnés, c'est l'AP-HP qui va s'en occuper dans le cadre de cette étude clinique sous forme de concert. Le processus démarre dès la semaine prochaine puisque comme nous devons tester l'intégralité des 7 500 personnes, tout cela s'organise sur site à l'AccorHotels Arena durant trois journées. Il ne s'agit pas simplement d'une participation le 29 mai, il faut s'engager à participer à cette expérience clinique jusqu'à la fin, sept jours après la manifestation il faut renvoyer un test. Il nous faut les tests pour comparer les niveaux de contamination entre le groupe qui aura assisté aux concerts et le second groupe qui aura continué à vivre sa vie. J'appelle tous les candidats souhaitant participer à l'opération à se connecter sur ambitionliveagain.org. Nous vous attendons tous pour être partenaire de cette expérience.
N'est-ce pas un peu trop tard pour organiser un tel concert-test, alors que de nombreux lieux rouvrent ce 19 mai ?
Nous ne pensons pas qu'il soit trop tard. Nous pensons qu'effectivement, il était temps que ce concert arrive. Attention, tous les lieux ne réouvrent pas, tous les spectacles ne sont pas de nouveau autorisés. Là, nous parlons avec cet événement de configuration debout, de grands rassemblements de 5 000 personnes, des événements qui sont interdits depuis le mois de mars 2020 et qui ne sont toujours pas à ce jour autorisés. Je pense qu'il est temps, avec cet événement, de participer au processus de déconfinement. Nous, ce qu'on essaie c'est de construire un protocole adapté à ce type de configuration qui demeure interdite, parce que pour les jauges debout, les protocoles pour l'été c'est une personne pour quatre mètres carrés. Ça signifie diviser une jauge par quatre quand vous êtes en plein air, et par 12 quand vous êtes en milieu fermé, ce qui n'est pas tenable pour le secteur. D'où l'expérimentation que nous menons, nous voulons supprimer la condition de la distanciation qui n'est pas du tout compatible avec notre modèle.
Mais quand on pense aussi au coût assez élevé de cette expérimentation, un concert à près d'un million et demi d'euros, on se dit qu'on pouvait peut être se contenter de ce qui avait été déjà testé, par exemple à Barcelone ?
A ce jour, ça ne suffisait pas à déclencher l'autorisation en France. A Barcelone, ce n'est une expérience clinique, c'est ce qu'il appelle une expérience observationnelle. Des personnes ont acheté un billet de spectacle, ont accepté de se faire tester, ont suivi la manifestation selon un protocole et quelques jours après il fallait indiquer si oui ou non on était contaminé, c'était sur la base de la déclaration. C'est intéressant parce que c'est une première étape, mais ce sont des résultats scientifiques beaucoup moins costauds. Nous, depuis un an quand on évoque ce problème des configurations debout, on ne cesse de nous dire c'est le cas le plus complexe, qu'il faut construire des protocoles adaptés, qu'il faut des données. Avec cette expérience clinique, il faut qu'on travaille sur des protocoles adaptés à ce type de configuration. Je rappelle quand même que l'activité en jauge debout, c'est 50% du secteur de la musique actuelle.
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