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Pass sanitaire : "Même quand vous êtes dans la majorité, vous devez contrôler le gouvernement", se justifie le chef de file du MoDem à l'Assemblée

Les alliés MoDem de La République en marche ont voté contre le texte mardi en début de soirée, avant de valider une version modifiée dans la nuit. "Le Parlement fait son travail", explique Patrick Mignola.

Article rédigé par franceinfo
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Patrick Mignola, chef de file des députés MoDem, en mars 2021 à l'Assemblée nationale.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Même quand vous êtes dans la majorité, vous devez exercer le contrôle du gouvernement", a expliqué mercredi 12 mai sur franceinfo Patrick Mignola, le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, après un premier vote des élus centristes contre le pass sanitaire mardi soir. Après avoir été rejeté en début de soirée, le texte a finalement été adopté dans la nuit. "Il est important que la majorité puisse s'appuyer sur plusieurs piliers, la réduire à une expression unique, [LREM] ce n'est pas bon", a aussi indiqué le chef de file des députés MoDem.

franceinfo : On a le sentiment d'avoir vu la majorité voler en éclats, que s'est-il passé dans vos rangs ?

Patrick Mignola : C'était assez logique, au fond, que le Parlement fasse son travail. Lorsque vous prenez des mesures d'exception qui sont privatives de liberté il n'est jamais bon dans une démocratie, de s'y habituer. En l'occurrence, il s'agissait à la fois de prolonger et de sortir de l'urgence sanitaire. Mais il fallait plus en sortir que le prolonger. En donnant une perspective au 31 octobre, on disait aux Français et au secteur économique que finalement, on se plaçait encore dans une perspective lointaine. Il fallait qu'on se fixe au 30 septembre, ça s'appelle exercer le contrôle parlementaire sur l'action du gouvernement. Et même quand vous êtes dans la majorité, vous devez exercer ce contrôle.

Vous nous dites que le Parlement fait son travail, mais on a entendu ce mot de "mépris" notamment dans les bancs des élus du MoDem...

Dans le cadre de cette sortie de l'urgence sanitaire, il fallait qu'on travaille sur tous les secteurs d'activité et sur toutes les tranches d'âge. Il nous paraissait important dans la mise en place du pass sanitaire qu'on dise les conditions dans lesquelles on va rouvrir. Il ne s'agit pas d'utiliser le pass sanitaire pour les événements quotidiens, mais il y a la question des forains, et celle des boîtes de nuit. Il manquait une mesure pour les jeunes dans cette loi. Si on peut, au début du mois de juillet, rouvrir les boîtes de nuit, on ne peut pas laisser ce secteur à part. Avec le pass sanitaire, ou pas, mais dans une discussion avec ce secteur économique, avec les élus locaux, on a peut-être la possibilité de rouvrir aussi cette activité. Au fond, il y aurait une cohérence à se dire qu'on peut aller en boîte de nuit, puisqu'après tout, on peut faire des mariages. Dans les mariages, on se retrouve aussi dans des conditions qui sont très proches de celles de la boîte de nuit, et puis cela évite la clandestinité. ll fallait aussi donner un signal à la jeunesse et c'était important que le Parlement puisse le faire également.

S'agissait-il de faire pression sur le gouvernement, de lui rappeler que vous êtes devenus indispensables pour constituer une majorité avec La République en marche ?

Oui bien sûr. Je préside un groupe qui est important, un groupe composé du MoDem et qui est allié à des élus qui vont du centre gauche au centre droit. Il est important que la majorité puisse s'appuyer sur plusieurs piliers. Dans les élections, que ce soit dans les élections régionales à venir ou que ce soit pour l'élection présidentielle, il faudra qu'on puisse rassembler le plus grand nombre de courants de pensée. Réduire une majorité seulement à une expression unique, ce n'est pas bon. Demain, il y aura La République en marche, le MoDem, nos collègues d'Agir, mais je suis persuadé qu'il y a des gens de la droite ou la gauche modérée qui peuvent nous rejoindre. Montrer qu'on se respecte entre alliés d'aujourd'hui, c'est montrer qu'on peut avoir d'autres alliés demain.

Ce qui s'est passé hier soir à l'Assemblée nationale, c'est une façon de dire "l'année prochaine, Emmanuel Macron pourra être réélu avec le MoDem" ?

Pas seulement avec le MoDem. Il faudra tendre la main à droite et à gauche pour rassembler. En 2017, nous avions renversé la table. Mais dans le moment où nous nous trouvons aujourd'hui, le pays a besoin que le rassemblement soit encore plus large. Et même ceux qui constituent la majorité d'Emmanuel Macron aujourd'hui, doivent accepter que les portes et les fenêtres restent ouvertes.

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