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Prix de l'immobilier en France : comment la crise sanitaire du Covid-19 a bousculé le secteur

Selon une étude de Century 21, le logement idéal est désormais plus grand et plus éloigné des grands centres urbains.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme consulte des annonces immobilières (illustration) (PASCAL PAVANI / AFP)

Depuis la fin des confinements, le logement idéal n'est plus le même : davantage d'espace, mais plus loin des grands centres urbains, selon une étude de Century 21 rendue publique mardi 29 juin. Les transactions sont en hausse de 6 % par rapport à 2019, pourtant une année record. En Île-de-France, on peut parler d'un avant et d'un après Covid.

Marie a toujours vécu à Paris et elle envisageait d'acheter son premier appartement dans la capitale. Ce sera finalement dix kilomètres plus loin. En septembre, elle emménagera à Colombes dans les Hauts-de-Seine. "Il y a deux ans je n'aurais absolument pas eu ce raisonnement, j'étais pro-Parisienne, confie-t-elle. Ce qui a changé c'est la fermeture des restaurants, des lieux culturels, de tout ce qui fait la richesse de Paris. Et c'est vrai qu'on s'en passe. On découvre d'autres choses, et puis je confirme que c'est beaucoup plus confortable de chercher un logement dans une ville comme Colombes."

Une ambiance d'entraide et de communauté... et un jardin

Marie va quitter sa petite location dans le 20e arrondissement de Paris pour un rez-de-jardin plus grand. Une toute autre ambiance, donc. "Colombes, c'est une communauté assez importante avec plein de gens qui sont très attachés à leur ville. Je suis déjà invitée à la fête des voisins de ma rue. J'apprécie ce côté de communauté, d'entraide. Je pense que c'est lié à la période qu'on vient de vivre aussi, on a envie de choses peut-être plus authentiques, plus vraies. On a envie de s'inviter les uns les autres pour un barbecue plutôt que de se faire trois ou quatre restaurants dans la semaine."

Mais ce qui enthousiasme le plus la jeune femme, c'est le jardinet de sa nouvelle habitation, et le changement de vie qui va accompagner ce déménagement. "Un jardin pour une Parisienne épicurienne, ça signifie barbecue, explique Marie. Pouvoir enfin recevoir mes amis dans mon salon, dans mon jardin plutôt que dans mon studio parisien où, quand on fait asseoir des gens sur le lit, on est toujours un peu gênés. Là ça veut dire pouvoir faire des dîners décents, c'est plein de perspectives !"

Un emballement des prix à Colombes de 30 à 40 %

Depuis quelques mois, cette première couronne autour de la capitale attire les familles parisiennes comme un aimant. Et les prix s'en ressentent, selon Philippe Bodolec, à la tête d'une agence Century 21 à Colombes depuis vingt ans. "Notre premier job quand on reçoit un propriétaire, décrit-il, c'est d'estimer la valeur de son appartement ou de sa maison. Et on a été bousculés pendant cette période puisqu'à chaque fois qu'on estimait un prix, on vendait pour encore plus cher que ce qu'on avait imaginé. On a constaté un emballement des prix de l'ordre de 30 à 40 %, ce qui est absolument énorme. Il y a quelques années, on ne trouvait pas de maison au-delà de 800 000 euros. Aujourd'hui, on ne trouve pas de maison à moins de cette somme."

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