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Sas de décontamination, hôpital et laboratoire à bord, nombre limité de passagers : protocole strict pour la reprise des croisières en Méditerranée

Franceinfo a pu visiter L'Austral, l'un des premiers bateaux de croisière à avoir repris du service. Le navire est équipé de deux machines permettant de tester les passagers et les surfaces.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le navire L'Austral, de la compagnie Ponant, dans la rade de Marseille (GILLES MARTIN-RAGET)

C'est la première compagnie de croisières maritimes à avoir repris le large depuis la fin de l'état d'urgence sanitaire : le croisiériste de luxe Ponant a largué les amarres dès le 11 juillet, en adaptant son offre aux enjeux de santé. Après une semaine de navigation en Méditerranée, les premiers voyageurs du navire L’Austral ont retrouvé la terre ferme ce week-end à Marseille. Vacanciers et équipage ont décrit à franceinfo le protocole sanitaire exigeant auquel ils ont dû s'habituer à bord.

Des sas de "décontamination" pour les passagers et pour les bagages

Le pied à peine posé sur le pont du navire, nous sommes contraints de nous soumettre à la prise de température obligatoire, suivie d'une désinfection des mains, avant de retrouver le commandant de L'Austral, Fabien Rocher. "Cette semaine de reprise s'est très bien passée, raconte-t-il. Tout le monde avait une appréhension : savoir combien de passagers nous allions avoir, et quelle serait leur réaction."

Pour l'instant, nous avons commencé timidement avec une petite quarantaine de passagers.

Fabien Rocher, commandant de l'Austral

à franceinfo

40 passagers contre 264 au maximum avant l'épidémie : le navire n'utilise donc que 15% de ses capacités d'accueil. La vie à bord respecte également un protocole strict, ce qui ne déplaît pas aux passagers que nous croisons à l'occasion d'un petit déjeuner près de la piscine. Ils se souviennent de l'embarquement : "Dès qu'on est arrivés, les bagages ont été passés dans une espèce de sas de décontamination. Après, on est passés par un autre sas où il y avait le médecin. Ils nous ont demandé de faire un test avant d'arriver", décrit un voyageur. "Ils avaient tous des gants, des masques, étaient vraiment bien équipés", ajoute une autre vacancière. 

Les surfaces du navire soumises à des tests de dépistage

À quelques mètres de la piscine, au bout d'un couloir, une porte et une pancarte indique "hôpital" : "C'est considéré comme un hôpital, parce qu'effectivement, il y a des chambres d'hospitalisation", explique la docteure Anne-Marie Carpentier. Derrière elle, un lit de réanimation et un laboratoire "Pour le Covid, nous avons deux appareils nous permettant de faire du PCR pour les tests humains et un autre appareil qui permet aussi de faire du PCR de surface, d'environnement, précise la soignante. C'est un appareil qui est mis à disposition grâce à un partenariat avec les marins-pompiers de Marseille. C'est ce qu'ils utilisent pour contrôler la désinfection des camions d'urgence."

Des tests sont par exemple réalisés sur les surfaces de la réception où il y a beaucoup de passage. Frédéric y rassemble ses bagages. Pour ce voyageur, finalement, cette croisière limitée aux eaux françaises à cause du coronavirus, ce fut l'occasion de faire de belles découvertes. "La Camargue, c'était fabuleux. Ce mélange entre ces prés, marais salants, des taureaux, des oiseaux. Quand on pense qu'on est en France !" Un dépaysement en Méditerranée à bord de L'Austral, qui navigue plutôt, en temps normal, dans les eaux glacées du pôle Sud. 

Les croisières maritimes à l'heure du Covid : écoutez le reportage de Mathilde Vinceneux

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