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"Une troisième vague, ça anéantirait pas mal de monde" : à l’hôpital de Melun des soignants inquiets d'une nouvelle hausse des cas de Covid-19

Alors que l'épidémie reprend sa progression en France, que l'inquiétude monte autour de la nouvelle variante du virus qui circule au Royaume-Uni, certains soignants craignent une hausse des hospitalisations de malades du Covid-19 début 2021.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar, édité par Timour Ozturk
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le docteur Mehran Monchi (g), chef du service réanimation au centre hospitalier de Melun. (VALENTIN DUNATE / RADIO FRANCE)

À l'hôpital de Melun, en Seine-et-Marne, le virus hante toujours le service de réanimation du docteur Mehran Monchi. Dans l'une des chambres, un homme allongé sur le ventre, arrivé lundi soir. "C'est une personne de 70 ans qui est ventilée artificiellement", précise le docteur Mehran Monchi. Mais les profils de ses patients sont divers : "Depuis 15 jours on peut aussi bien avoir des personnes de 22 ans pour la plus jeune que des personnes plus âgées. Même si c'est rare, ça existe", rappelle-t-il.

Nous avons une personne de 29 ans qui a été admise pendant la première vague et à nouveau pendant la deuxième vague.

Mehran Monchi, chef de service réanimation

à franceinfo


Entre 8 et 12 patients infectés par le coronavirus sont aujourd'hui dans ce service qui compte 22 lits. Le service a pour le moment la capacité d'accueillir les malades. Mais qu'en sera-t-il après les fêtes de fin d'année ? Le docteur Mehran Monchi ne veut pas parler de troisième vague. "La deuxième vague n'est pas terminée pour l'instant, estime le médecin, donc pour l'instant je n'appelle pas ça la troisième vague puisqu'on n'a pas vraiment eu d'interruption de cette deuxième vague."

Des soignants dévoués mais fatigués

Mais Mehran Monchi voit bien venir une augmentation des malades : "Ça augmentera forcément puisque les gens vont se réunir. Mais si ça reste dans un domaine raisonnable, on pourrait ne pas avoir trop d'augmentation." Dans le cas contraire en revanche, il prévient : "Si à nouveau nous sommes obligés d'augmenter le nombre de lits, là on va arriver à une saturation de l'ensemble des gens qui travaillent dans ce service."

D'autant que les soignants sont déjà très fatigués et que tout le monde ne peut pas prendre de repos en cette fin d'année, à l'instar du docteur Monchi. "Pour moi actuellement ce n'est pas possible", confie-t-il. Amélie Bruant, infirmière dans le service depuis trois ans, a pu quant à elle prendre quelques jours. "Mais il nous faudrait plus que ça" pour récupérer, dit-elle. D'autant plus qu'elle appréhende le mois de janvier. "On s'attend à un rebond", reconnaît l'infirmière. Et une troisième vague, "ça anéantirait pas mal de monde", redoute-t-elle. 

"Beaucoup de gens sont partis ou ont envie de partir, mais moi je reste. On va y arriver et ce sera une victoire quand tout ça sera derrière nous."

Amélie Bruant, infirmière

à franceinfo.

Ce qui fait tenir, ce sont aussi les patients qui s'en sortent. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une seule issue pour venir à bout du Covid-19, martèle le docteur Mehran Monchi, c'est la vaccination,"sans aucun doute" insiste-t-il. Il regrette aujourd'hui que les premiers vaccinés ne soient pas le personnel soignant dans les hôpitaux en première ligne.

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