Discours de Jean Castex : "On aurait aimé peut-être un peu plus d'annonces, un peu plus fermes", regrette un biologiste
Après les annonces de Jean Castex sur la crise sanitaire vendredi, le président de l'Union Régionale des Professionnels de Santé Biologistes en PACA, Boris Loquet, déplore "un discours un peu ringard" sans réelles mesures de fermeté sur le respect des règles sanitaires.
Jean Castex en appelle à la responsabilité des Français, à l'issue du Conseil de défense consacré à la crise sanitaire. Il annonce la réduction de la periode d'isolement à sept jours, et la priorisation des tests, à destination des soignants, des cas symptomatiques et des cas contacts. "On aurait aimé peut-être un peu plus d'annonces, un peu plus fermes", regrette Boris Loquet, président de l'Union Régionale des Professionnels de Santé Biologistes en PACA.
Des priorités déjà mises en place
"On nous parle de choses qui existent déjà. J'ai un peu vu ça comme un discours un peu ringard, parce que toutes les annonces qui ont été faites sont déjà en application, tout au moins dans notre région", estime le biologiste installé à Marseille. "Pour vous donner un exemple, mon fils de 10 ans, après l'intervention de monsieur Castex, m'a dit 'mais pourquoi papa il dit déjà des choses que je sais ?' Nous, on met déjà des priorités depuis quasiment quinze jours. Ces niveaux de priorité nous ont été donnés : on priorise les soignants, on priorise les gens symptomatiques. Je pense que les règles barrières, on les a répétées x fois, on voit bien que ça ne marche pas. C'est vrai qu'on aurait aimé peut-être un peu plus d'annonces, un peu plus fermes vis-à-vis de la population qui ne respecte pas grand chose."
Boris Loquet aurait souhaité des mesures plus contraignantes, notamment dans les Bouches-du-Rhône : "On maintient des foires commerciales, aujourd'hui, la foire de Marseille est maintenue, elle a été validée par le préfet, à priori c'est un rassemblement qui va compter plus de 10 000 personnes par jour. On maintient la feria d'Arles. C'est vrai que je comprends qu'économiquement ou même culturellement, ça soit important de conserver ces manifestations, mais on sait par ailleurs qu'elles vont être à l'origine de clusters. On va encore mobiliser les forces des biologistes pour dépister ces genslà et nous épuiser un peu plus."
Les parents "n'ont pas de moyen de garde"
Le biologiste estime que la France risque d'être confrontée à un autre problème, dans les semaines à venir. "Aujourd'hui, on est inondé de demandes d'enfants qui ont le nez qui coule et qu'il faut tester au Covid-19", raconte Boris Loquet. "Qui dit test, qui dit enfant exclu d'école, dit parents qui doivent garder les enfants. Pendant ce temps-là, ils n'ont pas de moyens de garde, cela veut dire que les parents ne vont pas pouvoir travailler. Quelque part, on ne s'est pas penché sur ce sujet qui va être notre actualité dans les trois à quatre semaines à venir. Cela va allonger nos files d'attente. On ne voit pas de solution, on ne voit rien de clair à l'horizon, pour nous, c'est très difficile."
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