En Afrique du Sud, un essai clinique est lancé cette semaine pour tester un vaccin contre le coronavirus
Le pays a passé la barre des 100 000 cas positifs de coronavirus recensés, et compte plus de 2 000 victimes, alors que le confinement est progressivement levé ces dernières semaines.
Plus de 200 vaccins contre le coronavirus sont à l’étude à travers le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une dizaine d’essais cliniques sont en cours. Et l’Afrique du Sud s’est portée volontaire pour tester un vaccin développé par l’université d’Oxford. Une première sur le continent.
Des essais ont déjà eu lieu sur des êtres humains en Grande-Bretagne, mais il s’agit désormais d’élargir l’étude, comme l’explique Shabir Madhi, professeur à l’université sud-africaine du Witwatersrand, à Johannesbourg, et responsable de l’essai clinique dans le pays : "L’étude que l’on s’apprête à mener en Afrique du Sud va concerner 2 000 personnes. Et une autre étude, au Brésil, sera menée auprès de 5 000 patients. Chaque essai a pour but d’étudier si le vaccin fonctionne dans ces zones spécifiques." Si l’étude est un succès, les chercheurs espèrent une mise sur le marché au mieux d’ici un an.
Des tests seront aussi réalisés sur les porteurs du VIH
Cette étude prend aussi en compte l’une des spécificités de l’Afrique du Sud, qui est d’être l’un des pays au monde les plus touchés par le sida. Quelque 7 millions de personnes vivent avec le VIH. Le vaccin contre le coronavirus pourrait donc protéger cette population fragile. "Après avoir terminé avec les premiers groupes, nous allons conduire une plus petite étude avec des personnes atteintes du VIH, pour observer comment elles réagissent au vaccin, administré en deux doses, à un mois d’intervalle", détaille le professeur Shabir Madhi. Ils seront 50 volontaires séropositifs à recevoir le vaccin.
L’Afrique du Sud teste aussi depuis un mois les effets que pourrait avoir le vaccin contre la tuberculose sur le Covid-19, grâce à ses effets sur le système immunitaire. Un essai est mené sur 500 soignants de la ville du Cap.
L’Afrique du Sud dément servir de cobaye
Des échanges en avril, autour d’expérimentations en Afrique, avait déclenché une vive colère sur le continent, perçu comme un possible cobaye. Une vidéo de LCI avait en effet provoqué un tollé : des chercheurs français évoquaient le continent comme un possible terrain d’essai pour de futurs vaccins. Une mentalité "coloniale" avait dénoncé le patron de l’OMS. Helen Rees, présidente de l’autorité sud-africaine des produits de santé, a donc tenu à préciser que le pays est bel et bien volontaire : "Ce sujet avait provoqué beaucoup de discussions et d’inquiétudes en Afrique. Mais nous tenons à affirmer que nous souhaitons participer à ces essais. Nous voulons faire partie de cette aventure scientifique".
Le gouvernement compte aussi sur la dexaméthasone pour lutter contre le coronavirus. Selon des chercheurs britanniques, ce stéroïde semble être efficace pour réduire la mortalité chez les malades les plus atteints. Et il est produit localement et à bas coût dans le pays.
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