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En Equateur, l'inquiétude pour les tribus indigènes face au Covid-19

Le système de santé équatorien a été dépassé par l’avancée de la pandémie, notamment dans la ville de Guayaquil et sa région. Depuis plusieurs semaines, les organisations indigènes y dénoncent l’avancée du Covid-19. 

Article rédigé par franceinfo - Eric Samson. Edité par Frederic Wittner
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des membres de la tribu waorani à Shell (Equateur) le 21 mai 2020 (MITCH ANDERSON / AMAZON FRONTLINES)

Cela a d’abord été le cas des indiens Siecopai et, il y a quelques jours, des Waoranis, qui sont  les derniers indigènes en Equateur à avoir accepté le contact avec la civilisation occidentale. Leur inquiétude, et celles des organisations civiles qui les soutiennent, c’est que la pandémie leur fait courir un risque d’ethnocide puisqu’ils sont parfois très peu nombreux. Les Waoranis ne sont plus que 5 000 en Equateur et les Siecopai, à peine 750. Ils exigent des mesures de protection de l’Etat qui, selon Gilberto Nenquimo, le président de la nation Waorani, n’a réagi que trop lentement : "Il y a 28 jours, j’ai donné l’alerte à tous les centres de soins. Je ne suis pas médecin mais les symptômes de nos malades étaient ceux du Covid-19. Mais personne ne m’a écouté. J’ai demandé à l’Etat d’interdire l’entrée dans les territoires waoranis, de bloquer les trafiquants de bois dont beaucoup viennent de Guayaquil, épicentre de la pandémie. Mais personne n’a rien fait."

Le système de santé, très précaire en Amazonie

Il y a des infrastructures, des centres de soins, quelques hôpitaux dans les plus grandes villes, construits ces dernières années lorsque le pétrole se vendait à 80, voire 100 dollars le barril mais l’infrastructure n’est pas tout, surtout dans une région où il y a beaucoup de pollution due à l’exploitation pétrolière et où l’eau potable est encore un luxe. "Jusqu’à maintenant, les autorités des Comités d’opération d’urgence s’occupent plus de la santé des gens en ville, pas des indigènes dans les communautés, affirme Gilberto Nenquimo. L'État exploite le pétrole sur nos territoires mais sans véritable compensation, jusqu’à aujourd’hui. Nous n’avons pas eu de réponse opportune à la pandémie. On a des centres de soins mais sans médicaments. Imaginez que dans  les structures médicales de nos communautés, il n’y a pas une seule bonbonne d’oxygène."

Et le résultat, c’est 73 cas confirmés de Covid-19 jusqu’à présent dans les communautés indigènes et huit morts dont cinq testés positifs. Le risque aujourd’hui est de voir la pandémie progresser dans les communautés isolées avec la levée progressive de la quarantaine dans plusieurs municipalités amazoniennes.

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