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Avec le déconfinement, la pollution de l'air fait son retour en France

Une étude publiée par l’association Airparif mercredi montre les effets du déconfinement : un retour "à la normale" de la pollution de l'air, dû en grande partie à la reprise du trafic routier.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ballon Airparif, près de la Tour Eiffel, à Paris, le 7 mai 2020, au 52e jour du confinement. (JOEL SAGET / AFP)

C’est presque un retour à la normale. Mais un retour à la normale dont on se serait bien passé : celui de la pollution de l’air. Une étude publiée mercredi 10 juin par l’association Airparif nous montre les effets du déconfinement.

La pollution de l’air à Paris et en Ile-deFrance a donc de nouveau atteint ses niveaux habituels pour un mois de juin, aussi bien pour les oxydes d’azote (NOx), qui sortent principalement des moteurs diesel, que pour les particules fines (PM10 et PM2.5) ou le CO2. Les émissions sont revenues à 80% des émissions observées avant le confinement et même jusqu’à 90% pour le boulevard périphérique. 

Emissions journalières d'oxyde d'azote (NOx) en Ile-de-France par rapport au 9 mars 2020 (AIRPARIF)

Emissions journalières de particules PM 25 en Ile-de-France par rapport au 9 mars 2020. (AIRPARIF)

Le constat est le même dans d’autres régions, comme dans le Sud ou en Nouvelle-Aquitaine, qui voient déjà arriver les pollutions de l’été avec des pointes d’ozone. La reprise du trafic routier est en grande partie responsable. En Ile-de-France, il n’y a  plus beaucoup d’usines ou d’industries, contrairement à l’étang de Berre, près de Marseille par exemple. Mais on a vu que le confinement a eu un effet immédiat sur le trafic routier : on a divisé par quatre les émissions dans la région, même s'il restait  des particules liées au chauffage au bois et aux épandages agricoles.

Le fait d’avoir moins de voitures a évité des alertes et des pics de pollution en avril. Aujourd’hui, fini les feux dans la cheminée et fini les engrais dans les champs, la pollution liée aux voitures et aux camions revient, mais progressivement. Normal, tout le monde n’a pas repris le travail ou l’école.

Aiparif souligne d'ailleurs un retour contrasté à la "normale" pour l'agglomération parisienne : plus faible à Paris et dans l’Île-de-France hors Paris, la reprise des émissions de polluants est bien plus marquée pour le boulevard périphérique, axe majeur de déplacement dans la région.

Inquiétudes sur le lien entre pollution et coronavirus

Si le "monde d’après" semble se rapprocher finalement de celui d'avant en termes de pollution de l’air, Airparif note tout de même un effet des pistes cyclables dans les communes où elles ont été mises en place, comme à Paris ou encore Neuilly, sur l’axe qui mène à La Défense, avec des niveaux de pollution qui remontent, mais bien moins que sur d’autres axes.

En tout cas, les 18 associations agréées qui surveillent la qualité de l’air en France s’inquiètent du lien entre la pollution et le coronavirus. Elles s’inquiètent aussi pour leur financement avec la crise économique. Leurs représentants, via leur fédération Atmo France, viennent d’envoyer une lettre au Premier ministre pour lui demander de maintenir leur budget et même d’investir 30 millions d’euros pour qu’elles poursuivent leurs recherches sur la pollution de l’air.

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