En Ukraine, les difficultés d'un système de santé fragile face au coronavirus
Dans ce grand pays d'Europe orientale, on dénombre seulement 1 500 cas de Covid-19 confirmés, mais des experts jugent ce chiffre sous-évalué. Et si les autorités ont rapidement pris des mesures restrictives, le système de santé ne semble pas à la hauteur.
L’épidémie de coronavirus n’affecte pas de la même manière tous les pays d'Europe. À l’est du continent, l'épidémie pourrait s’avérer encore plus difficile à encaisser : plusieurs pays d’Europe orientale souffrent de systèmes de santé défaillants. C'est le cas de l'Ukraine.
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L’Ukraine, compte 44 millions d'habitants, un tout petit peu moins que l'Espagne. Or, à ce jour Kiev compte environ 1 500 cas confirmés de Covid-19, pour seulement 45 décès. Des chiffres complètement sous-estimés. Il y a eu très peu de tests en mars et, selon les spécialistes, il faudrait multiplier ce chiffre par 200, voire 300, afin d’obtenir un tableau plus réaliste.
Malgré l'absence d’outils analytiques, le gouvernement a pris assez tôt
des mesures de confinement très fortes : les frontières sont fermées, les transports publics interdits aux professions non autorisées. Il est également interdit de se déplacer dans la rue à plus de deux personnes. Et les amendes frôlent les 600 euros, six fois le montant d’une retraite mensuelle de base.
La situation inquiétante des hôpitaux
La prise en charge du Covid-19 a été confiée aux 240 hôpitaux publics du pays, complètement sous-dotés. Les salaires des médecins et des infirmiers sont très bas, et le manque de matériel est cruel. Le coronavirus va faire figure de véritable crash-test. Il n’y a pour le moment que 1 800 appareils de ventilation artificielle dans tout le pays.
Les informations qui remontent sont très inquiétantes : à Kiev, il y aurait plus de 500 pneumonies inhabituelles, non détectées Covid. Et comme il n’y a pas assez d’équipements de protection, les personnels médicaux contractent le virus. On parle de plusieurs dizaines de soignants dans certaines régions.
La corruption, un facteur aggravant
La corruption est toujours le cancer de l’Ukraine. En février, après l’apparition du Covid-19 en Europe, le gouvernement de Kiev a commandé à l’étranger un million de masques médicaux. Ilya Yemets, le ministre de la Santé tout juste nommé par Volodymyr Zelensky, a refusé de signer le contrat car il voulait mettre un de ses amis à la tête des marchés publics d’achats de matériel médical, et ainsi détourner une partie de l’argent du budget. Le ministre a été démasqué par des activistes, et a depuis été limogé. Mais les masques commandés, eux, ne sont pas encore arrivés.
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