"En vol biplace, on est forcément collé à la personne" : les écoles de parapente confrontées aux nouvelles règles sanitaires
Comme toutes les activités sportives, le vol libre est soumis à des contraintes sanitaires fortes et les professionnels se posent des questions : comment voler en double et comment gérer la foule dans des sites très prisés ?
Des sacs de voile entassés sur des étagères et au fond du local de l’école Airlinks du Grand–Bornand, en Haute-Savoie, les "sellettes", les sièges dans lesquels s’assoient les parapentistes. Pratiqué par des milliers de personnes et bien souvent en tandem pour ceux qui veulent découvrir la sensation de voler, le parapente est l’une des activités phares de l’été en montagne. Mais comme toutes les activités sportives, le vol libre est soumis à des contraintes sanitaires fortes à cause du coronavirus et les professionnels se posent des questions : comment voler en double et comment gérer la foule dans des sites très prisés ?
Les baptêmes en duo permettent aux écoles de vivre
Sur la porte et le comptoir, des affiches détaillent les nouvelles règles sanitaires. L’école a repris ses activités le 18 mai et avec ces nouvelles contraintes, un certain nombre de doutes : comment organiser des baptêmes pour ceux qui veulent découvrir le vol libre, ces baptêmes qui permettent à l’école de vivre financièrement ? "Les précautions qu’on va devoir prendre, ce sont des charlottes, des masques, des gants", détaille Geoffrey Vince, moniteur chez Airlinks. En vol biplace, on est forcément collé à la personne…"
On est juste derrière la personne, et nous volons une demi-heure, une heure, comme ça, collés-serrés !
Geoffrey Vinceà franceinfo
La préconisation, c’est la désinfection du matériel, les sièges en tissu notamment. Mais quand au plus fort de l’été, l’école organise une trentaine de vols par jour, Geoffrey Vince ne voit pas très bien comment procéder. "On va désinfecter avec un spray comme ce que nous faisons avec les casques ou les véhicules, sur les sangles en tissu dans lesquelles on met nos passagers pour voler, soupire-t-il. Qu’on le fasse une fois, deux fois, trois fois, ce n’est pas un souci. Le problème est l’utilisation intense sur toute la saison…"
Le meilleur exemple est la voile, qui sera sale mais qu’on ne peut pas désinfecter, au risque de la détériorer…
Geoffrey Vinceà franceinfo
Le parapente est une activité individuelle mais sur certains sites l’été, ils sont des centaines. À la Forclaz, au-dessus du lac d’Annecy, qui a longtemps été le site le plus prisé du monde, il peut y avoir jusqu’à 1 200 décollages par jour. "C’est un problème mais une stratégie a été mise en place, relativise James Ormond, président du club des Ailes du Grand Bornand. Comme pour un aérodrome ou un aéroport, où un régulateur vous demande de vous poser à tel ou tel endroit, et de décoller progressivement l’un à la suite de l’autre. Cela permet d’avoir une vraie distanciation." Au Grand-Bornand, l’école attend ses amateurs de sensations fortes, sans savoir si les contraintes sanitaires strictes les dissuaderont de se lancer à l’assaut du majestueux massif des Aravis.
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