Festivals : "Le gouvernement doit prendre ses responsabilités", demande le directeur des Vieilles Charrues
Le coronavirus entraîne des annulations en cascade pour les festivals de musique. Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, festival qui se tient en juillet, demande aux pouvoirs publics de dire rapidement si les événements de l'été doivent être annulés ou non.
Avec le Printemps de Bourges, le Hellfest ou encore Solidays déjà annulés, l'été ne sera peut-être pas rythmé par les festivals de musique en France cette année, en raison de la pandémie de coronavirus. Pour l'instant, celui des Vieilles Charrues, prévu du 16 au 29 juillet dans le Finistère, est toujours maintenu. Mais son directeur, Jérôme Tréhorel, demande au gouvernement lundi 13 avril sur franceinfo "de prendre ses responsabilités" en annonçant rapidement si les événements de l'été doivent être annulés ou non.
>> Les dernières informations sur la pandémie de coronavirus dans notre direct.
"Chacun a sa place", avance Jérôme Tréhorel. Le festival n'a "ni la vision, ni les qualifications" pour prendre ce genre de décision."Ce type de décision, c'est forcément un déchirement", explique Jérôme Tréhorel, mais "à un moment donné, il en va aussi de la sécurité des festivaliers, des équipes organisatrices, des artistes. J'ai du mal à imaginer aujourd'hui comment un ministre, le président ou même un préfet pourra, dans les semaines à venir, donner les autorisations d'organiser des événements de plus de 5 000, 10 000 ou 70 000 personnes par jour", ajoute le directeur des Vieilles Charrues.
Savoir pour pouvoir organiser l'avenir
Pour Jérôme Tréhorel, "cette réponse" qu'il attend du gouvernement "est nécessaire", même s'il reconnaît qu'elle n'est pas simple. Mais l'avenir du festival en dépend d'après l'organisateur qui rappelle que les Vieilles Charrues est un festival à "17 millions d'euros de budget" porté par une association, avec un coût de fonctionnement à l'année d'1,5 million d'euros. "Quand on organise un festival comme les Vieilles Charrues ou autre, c'est des mois de travail de toute une équipe avec 7 650 de bénévoles pour les Vieilles Charrues, beaucoup d'équipes mobilisées, tout un territoire avec des partenaires, des prestataires, etc.", détaille Jérôme Tréhorel.
Si le gouvernement prend une décision maintenant, cette "visibilité" sur les prochaines semaines, permettra aux Vieilles Charrues de "pérenniser la structure, pérenniser les emplois et faire en sorte de se projeter dès l'année prochaine. (...) Le festival, c'est des emplois directs, des emplois indirects mais il y a le sujet des intermittents aussi. Si l'année prochaine, on peut organiser nos festivals mais qu'on n'a pas de personnels très qualifiés, on ne pourra pas non plus le faire", conclut, dépité, le directeur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.