François Hollande admet une "part de responsabilité dans la situation de l’hôpital"
L'ancien président de la République attend "trois décisions" du futur plan sur l'hôpital : "plus de souplesse", un rattrapage des rémunérations, une autre "organisation du travail" mais sans remise en cause des 35 heures.
"J'ai présidé la France pendant cinq ans, donc j'ai ma part de responsabilité aussi dans la situation de l’hôpital", reconnaît lundi 25 mai sur France Inter l'ancien président de la République François Hollande, alors que le gouvernement lance aujourd'hui des négociations sur l'hôpital public, nommées "Ségur de la Santé".
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"Depuis des années, on a contraint l'hôpital", souligne François Hollande, et "imposé[...] une suradministration [...] que les personnels rejettent et notamment les médecins...] obligés de passer plus de temps parfois à remplir des papiers qu'à soigner". "J'ai pris ma part, donc je ne veux pas du tout m'exclure, même si j'ai apporté des moyens supplémentaires", poursuit François Hollande. Il met aussi en avant la question des rémunérations : "J'ai fait en sorte que sous ma présidence de d'améliorer les parcours professionnels, de valoriser un certain nombre de catégories aides-soignantes ou infirmières. Mais ça ne suffit pas", reconnaît l'ancien chef de l'État.
"Trois décisions importantes"
Pour François Hollande, "trois décisions importantes" sont attendues lors du "Ségur de la santé". D'abord "sur la gouvernance du système, où il faut donner beaucoup plus de souplesse aux hôpitaux et moins de contrôles tatillons". Puis "sur les rémunérations", où il y a "un retard qui a été pris, un écart qui a été constaté. Il faut le rattraper". Enfin, "il faut que l'organisation du travail soit différente", estime François Hollande, sans pour autant revenir sur les 35 heures.
Vous vous imaginez dire à des personnels qui ont travaillé (…) sans compter leur temps (…) qu'il faut supprimer aussi les 35 heures ?
François Hollandeà France Inter
"Qu'on mette de la souplesse, qu'on mette de la négociation, de la discussion, qu'on rémunère mieux un certain nombre d'activités. Mais enfin, de grâce, ne supprimons pas ce qui est aujourd'hui regardé comme un acquis social", implore-t-il.
"J'ai perdu mon père"
L'ancien président de la République, qui confie que son père est mort dans un Ehpad pendant l'épidémie (sans être contaminé par le virus), dit avoir "vu ce qu'étaient les conditions de travail des personnels et les difficultés que les familles de victimes rencontraient" et juge que cette période "nous a rappelé que nous étions tous vulnérables".
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