Hydroxychloroquine : l'OMS reprend les essais cliniques après l'alerte de la revue The Lancet
La prestigieuse revue médicale The Lancet avait douché les espoirs d'un remède miracle contre le Covid-19 la semaine dernière, elle émet aujourd'hui des doutes sur l'étude qu'elle pourtant publiée. L'OMS a annoncé la reprise des essais cliniques sur l'hydroxychloroquine.
Le 22 mai dernier, l'auteur de la plus large étude sur les patients Covid était affirmatif. "Il y a en effet un signal de potentiel danger avec l'utilisation de ces traitements", assurait le Pr Mandeep Mehra, de la Harvard Medica School. Mais l'étude publiée par la revue scientifique The Lancet a depuis été très critiquée, et pas seulement par Didier Raoult, avocat de l'hydroxychloroquine. À tel point que la revue a publié, fait rare, un avertissement sur le sérieux de l'étude.
L'OMS relance son essai Solidarity
Alors quelle est sa méthode ? 96 000 dossiers médicaux électroniques ont été collectés dans des hôpitaux du monde entier par la société américaine Surgisphère. Ils ont été séparés entre ceux des patients Covid ayant reçu de la chloroquine ou son dérivé, et un groupe témoin. Les chercheurs ont alors comparé la mortalité et les effets secondaires dans chaque groupe. C'est leur méthode qui pose question. "Il y a un niveau de faiblesse sur la qualité des données et un point d'interrogation sur la manière dont elles ont été analysées", assure le Professeur Olivier Saint-Lary, du Collège National des Généralistes Enseignants.
Dernier rebondissement mercredi 3 juin après-midi, l'OMS, qui avait suspendu son essai Solidarity sur l'hydroxychloroquine a décidé de le relancer. En France, l'essai Discovery devrait pouvoir reprendre. L'utilisation de la chloroquine restera réservée aux essais cliniques pour des patients sous surveillance, notamment cardiaque.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.