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"Il faut être extrêmement prudent", sur le pic de l'épidémie de coronavirus estime le directeur général de l’ARS d’Île-de-France

Le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, Aurélien Rousseau, était invité samedi sur franceinfo pour évoquer la crise du coronavirus.

Article rédigé par franceinfo
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Aurélien Rousseau, le 10 mars 2020, à Paris. (PHILIPPE DE POULPIQUET / MAXPPP)

L'Ile-de-France s'approche du pic de l'épidémie, confirme ce samedi matin le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France sur franceinfo. Mais pour Aurélien Rousseau, "il faut être extrêmement prudent".

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"On voit depuis deux jours un ralentissement de la croissance du nombre de cas qui arrivent en réanimation, cela ne veut pas dire que ce nombre de cas baisse, mais qu'il augmente moins vite.", indique le directeur général de l'ARS, qui estime que "l'on peut espérer un pic dans les tout prochains jours".

Ce pic n'est pas qu'un pic et derrière cela redescend, c'est un pic qui annonce un plateau et un plateau, ça peut être très long. 

Aurélien Rousseau

à franceinfo

Il ne faut donc pas que ce pic créé un soulagement, "encore moins un relâchement dans le confinement". "Parce que si ce pic est là, effectivement, ce lundi le 6 avril, ça voudra dire qu'on sera autour de 2 300-2 400 personnes en réanimation en Ile de France, c'est-à-dire bien au-delà de nos capacités normales. On n'est pas en situation de prendre la moindre petite vague de plus." Le directeur général de l'ARS le martèle, "le confinement doit rester absolument la règle, sinon on mettra en danger le système de santé tout entier."

L'Ile-de-France, assure-t-il, dispose de suffisamment de masques pour ses établissements de santé, annonce le directeur général de l'ARS d'Ile-de-France. "Tous les établissements de santé ont des masques et du stock de masques pour la période à venir", assure ainsi Aurélien Rousseau, même s’il concède que le stock d'autres matériels de santé est très tendu, notamment "les médicaments", "les sur-blouses", "les respirateurs".

Le nombre de patients en réanimation est sans commune mesure avec tout ce qu'on avait pu imaginer, poursuit Aurélien Rousseau. Et c'est simultanément dans tous les pays d'Europe, voire même dans tous les pays du monde. Donc, c'est une bagarre.

Aurélien Rousseau

à franceinfo


Interrogé sur le volte-face du gouvernement sur le port de masques, le directeur général de l'ARS d'Ile-de-France répond que, "les évolutions ne sont pas toujours des revirements." Après l'Académie de médecine, c'est au tour du numéro 2 du ministère de la santé, Bruno Salomon, d'encourager les français à porter des masques "alternatifs". "Il y a des choses que l'on n'a pas décidé il y a trois mois, cela ne veut pas dire qu'on a eu tort de ne pas le faire, c'est aussi qu'on ne savait pas. Il y a des choses qu'on est capable de faire aujourd'hui parce que on a des données  complémentaires ou parce qu'on a des ressources complémentaires.", justifie Aurélien Rousseau.

Le directeur général de l'ARS prévient :"Les masques chirurgicaux ou à fortiori les masques FFP2 doivent être réservés en priorité aux soignants, à ceux qui sont en contact avec des personnes Covid et qui les soignent." Il alerte également sur le respect des gestes barrières, "le virus est beaucoup sur les mains". "Il ne faut pas que parce qu'on porte un masque, on considère qu'on peut se rapprocher des gens, qu'on doit moins se laver les mains."

 Le respect des gestes barrières, il est pour tout le monde, et cela va durer encore des semaines et des semaines.

Aurélien Rousseau

à franceinfo


À partir de lundi, les laboratoires de ville pourront procéder à des tests de dépistage contre le coronavirus. "L'extension est bienvenue, elle était attendue", se réjouit Aurélien Rousseau, mais "il faut continuer à pratiquer une priorisation de ces tests vers les personnes les plus vulnérables, les soignants, les personnes en Ehpad pour que ces tests nous servent ensuite à mieux protéger les autres et à mieux prendre en charge les personnes possiblement malades."

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