''Il y a des nouveaux cas ? Vraiment ?'' : en Israël, les habitants de Jaffa dans le déni face au coronavirus
Si Israël avait réagi rapidement et efficacement dès février face au coronavirus, d'où le nombre de morts assez faible, les comportements se relâchent et de nouveaux cas apparaissent, suscitant l'inquiétude des politiques et des scientifiques, notamment à Jaffa, l'une des communes les plus touchées du pays.
En Israël, qui a commencé à déconfiner environ trois semaines avant la France, la deuxième vague est là, estime le Conseil scientifique. Dès février, le pays avait réagi rapidement et efficacement face au coronavirus, d'où le nombre de morts assez faible : un peu plus de 300 pour neuf millions d'habitants. Mais à présent, on recense entre 200 et 300 nouveaux cas par jour, notamment dans les écoles, les foyers pour migrants africains, dans les localités arabes et bédouines ou encore à Tel Aviv et Jaffa, la ville la plus durement touchée par le virus. Dans cette dernière commune située près de Tel-Aviv, les comportements se relâchent, suscitant l'inquiétude des politiques et des scientifiques.
''On pense que c'est presque terminé''
Ainsi, si au bord de la méditerranée la deuxième vague du coronavirus a frappé, Amit n'est visiblement pas au courant : "Il y a des nouveaux cas à Jaffa, demande-t-il, étonné. Vraiment ? Il y en a beaucoup ? Je ne savais pas !'' Il ne porte pas de masque, comme à peu près neuf promeneurs sur dix, alors qu'il est théoriquement obligatoire sous peine d'amende. Ayelet et Adi n'ont pas peur du virus. "On pense que c'est presque terminé : les statistiques disent qu'il y a plus de cas à Jaffa. C'est vrai... peut-être que... mais tout va bien !''
Je pense qu'en France la situation est plus difficile avec beaucoup plus de morts qu'ici. Sur les trois derniers mois, 300 morts c'est dommage, mais la plupart avaient plus de 80 ans. Et après tout, il faut bien vivre !
Adià franceinfo
À Jaffa, le gouvernement a placé le quartier Ajami en périmètre restreint : écoles fermées, rassemblements de plus de dix personnes interdits, mais il y a bien peu de contrôles. Dans ce restaurant les employés portent gants et masque, comme Imad, qui aimerait bien que tout le monde fasse comme lui. "C'est très difficile de porter le masque tout le temps, c'est difficile de reprendre son souffle, explique-t-il. Mais je suis inquiet tu sais, pour mes enfants, pour mes voisins, oui, j'ai peur...'' Si rien n'est fait, le conseil scientifique craint des centaines de morts d'ici un mois.
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