"Je prends ma température deux fois par jour" : des députés réagissent après l'annonce de cas de coronavirus à l'Assemblée
Après la révélation de deux cas d'infection au coronavirus Covid-19 et une suspicion de contamination au sein de l'Assemblée nationale, une enquête épidémiologique a débuté. Les députés doivent surveiller leur température.
Le coronavirus est entré dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Testé positif au Covid-19, jeudi 5 mars, Jean-Luc Reitzer, député Les Républicains (LR) du Haut-Rhin, a été "hospitalisé en réanimation" à Mulhouse (Haut-Rhin). Son état est jugé sérieux, selon l'un de ses collègues. Le virus a également touché un salarié travaillant à la buvette des députés. Il est depuis confiné à son domicile. Une autre personne, employée du restaurant de l'Assemblée, est soupçonnée d'être infectée. Elle a été hospitalisée.
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Dans la soirée de jeudi, parlementaires et membres du personnel ont reçu un mail du président de l'Assemblée, Richard Ferrand, leur annonçant les trois cas et les invitant à collaborer à l'enquête épidémiologique. Depuis, quatre autres personnes se sont signalées et doivent être dépistées, a précisé l'Assemblée nationale, vendredi.
Prise de température obligatoire pour les députés
Au rang juste derrière le siège de Jean-Luc Reitzer se trouve le fauteuil numéro 78, celui du député LR Jean-Marie Sermier. Actuellement présent dans sa circonscription jurassienne, ce dernier suit à la lettre les consignes rappelées par Richard Ferrand. Il ne serre pas les mains et n'embrasse pas davantage. Par précaution, il a appelé son médecin et estime qu'il n'y a pas de souci à se faire car il ne présente aucun symptôme. "Mais je prends ma température deux fois par jour et au moindre signe, je contacte les urgences."
Si nous avons le moindre symptôme lors de notre présence à l'Assemblée nationale, nous devons appeler le 18. Si nous sommes à l'extérieur, c'est le 15.
Jean-Marie Sermier, député LR du Juraà franceinfo
Les équipes du Samu ainsi que les agences régionales de santé (ARS) appellent actuellement députés et salariés de l'Assemblée, à la recherche de "cas contacts", des personnes qui ont été en contact avec un des cas avérés. "Ils sont en train de reconstituer l'environnement proche du député et des deux employés", explique Vincent Descœur, député LR du Cantal. Il avait d'ailleurs prévu d'appeler le 15, "mais ils m'ont devancé". Comme ses confrères, l'élu a déjà pris une fois sa température aujourd'hui.
Nouveau communiqué de la présidence de l'Assemblée nationale lié au #coronavirus : "Quatre autres personnes ont effectué un signalement et sont actuellement prises en charge par les services de santé en vue d’un dépistage" ; une "enquête épidémiologique" débute. #DirectAN pic.twitter.com/2WjLggp1Z1
— Anne-Charlotte Dusseaulx (@AnneChDusseaulx) March 6, 2020
Pour le député LR Frédéric Reiss, contacté dès hier soir par l'ARS, c'est le confinement. "Comme j'étais en contact avec Jean-Luc Reitzer, le 25 février, dans l'hémicycle, ils m'ont demandé de ne plus sortir pendant quatorze jours", relate l'élu, qui se dit serein pour l'instant. "Je n'ai pas de problème respiratoire, ni de toux."
Des réunions publiques annulées en cascade
Tous ont réduit leur vie sociale en privilégiant le travail au bureau, comme demandé par le président de l'Assemblée nationale. "De ma propre initiative, j'ai annulé toutes mes rencontres publiques des prochains jours", explique Jean-Marie Sermier, qui devait retrouver des seniors à Dole (Jura), ce matin.
Même si nous ne sommes pas consignés, j'ai anticipé en m'interdisant toute sortie publique. Je ne veux faire prendre aucun risque à qui que ce soit.
Vincent Descœur, député LRà franceinfo
S'ils annulent leur présence à des événements locaux prévus dans leur circonscription, certains rendez-vous sont maintenus. Ainsi, l'élu LR Patrick Hetzel doit faire ce soir un point sur la situation de l'épidémie dans sa circonscription avec le préfet. Ces quinze prochains jours, l'activité à l'Assemblée nationale sera réduite, "les députés ayant fixé en juillet dernier la période d'interruption des travaux parlementaires du 9 mars au 22 mars inclus". Mais pour eux se pose la question de la campagne des municipales, car le virus les empêchera d'aller à la rencontre des électeurs d'ici le premier tour, le 15 mars.
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