"La diminution du remboursement du chômage partiel aux entreprises n'est pas une bonne nouvelle", déclare le secrétaire général de la CPME
Invité jeudi sur franceinfo, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson fait part des "inquiétudes" de chefs de petites entreprises et souligne que le protocole sanitaire est une difficulté pour la reprise économique des entreprises.
"La diminution du remboursement du chômage partiel aux entreprises n'est pas une bonne nouvelle", a réagi jeudi 11 juin sur franceinfo Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), alors qu'une concertation est en cours au ministère de l'Economie entre syndicats et patronat sur l'avenir du chômage partiel.
Depuis le 1er juin, les entreprises ont désormais un reste à charge de 15% sur l'allocation versée aux salariés. "S'il s'agit d'éviter des licenciements et de former les salariés pendant cette période-là, en évitant aux entreprises de les payer et par contre en augmentant l'employabilité de ces salariés, évidemment, on y est favorable", explique Jean-Eudes du Mesnil du Buisson. "Par contre, la question du maintien dans l'emploi, il est évident que dans la plupart des PME, si vous n'avez pas de visibilité dans votre carnet de commandes, vous êtes bien incapable de vous engager sur le maintien de l'emploi."
Des chefs de petites entreprises inquiets
Le représentant de la CPME fait part des "inquiétudes" de chefs de petites entreprises "qui s'interrogent sur la pérennité de leur modèle économique". Il évoque deux raisons : d'une part, le coût des mesures sanitaires qui sont imposées, (la CPME l'a chiffré à "100 euros par mois et par salarié") et la remise en cause du modèle économique "par le fait que la reprise de l'activité se fait de manière très, très, très progressive". Jean-Eudes du Mesnil du Buisson prend l'exemple d'un magasin de vêtements. "S'il n'est en capacité d'accueillir que la moitié de sa clientèle habituelle, son chiffre d'affaires est en baisse et naturellement, c'est plus compliqué de garder l'ensemble de ses salariés."
Le protocole sanitaire, une difficulté pour la reprise
Cette question du coût des mesures sanitaires, "ne peut pas se régler simplement en disant on va augmenter le pied de facture en bas, c'est pas si simple". "Le protocole sanitaire est une difficulté" à la reprise économique, assure Jean-Eudes du Mesnil du Buisson. Il évoque aussi une autre difficulté qui désorganise les entreprises jusqu'aux vacances scolaires, il s'agit de la garde d'enfants. "Quand un salarié a des enfants dont l'école ne peut pas les accueillir, il est placé en activité partielle. Mais ça veut dire, qu'il n'est pas présent dans l'entreprise. Ça représente un coût qui est à la charge de l'entreprise, qui n'y peut absolument rien."
La clientèle "n'est pas au rendez-vous"
Le représentant de la CPME pointe une autre difficulté, le fait que "la clientèle n'est pas revenue, n'est pas au rendez-vous. Et donc c'est difficile dans ces conditions-là, de pérenniser le modèle économique". Jean-Eudes du Mesnil du Buisson a besoin d'avoir des "perspectives" et de s'entendre dire par le gouvernement, "si la situation continue à s'améliorer à telle date, on sera sur tout simplement un retour à la normale qu'on attend tous".
Il fait part de son incompréhension face à l'application des règles sanitaires selon les entreprises. Il faut qu'elles "s'imposent à tous de la même façon", estime-t-il. Il pointe la SNCF, où "on allège le protocole en disant que les sièges ont été occupés les uns à côté des autres pour des raisons économiques et que dans le même temps, on n'a toujours pas avec certitude de date d'ouverture totale des cafés, restaurants. De temps en temps, les choses sont un peu difficiles à comprendre aussi".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.