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Le billet sciences. L'âge et le Covid-19 : les personnes âgées les plus touchées

Les personnes âgées sont les premières victimes du Covid-19, cela pose le problème, sur le long terme, de la protection des plus fragiles, qu’elles soient en EHPAD ou isolées chez elles. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des personnes âgées portant des masques dans le quartier de Montmartre, à Paris, le 25 avril 2020.  (CLAIRE-LISE HAVET / HANS LUCAS / AFP)

Depuis le début de l’épidémie en France, plus de deux décès sur trois, et une hospitalisation sur deux, concernent des personnes d’au moins 75 ans, dont beaucoup sont des résidents des EHPAD (établissement d’hébergement pour personne âgées dépendantes).

Le Covid-19 ne fait qu’accentuer ce qui existait déjà 

Le nouveau coronavirus souligne, par exemple, l’isolement de ces personnes dans ces établissements - ce qui accentue leur fragilité - et un rapport qualité/prix très disparate selon les EHPAD. Pour Serge Guérin, sociologue spécialiste des personnes âgées, c’est "un sale temps pour les vieux".

Pour les personnes qui vivent à domicile, elles se sont retrouvées extrêmement isolées, parce que les services à la personne ont été perturbés par le Covid-19.

Serge Guérin, sociologue

Encore faut-il définir le mot vieux. Est-ce une question d’âge ou de santé dégradée ? On peut être vieux à 50 ans, comme toujours jeune, à 60. Selon l’INSEE, on entre dans la catégorie des "personnes âgées" dès 65 ans, d’où le débat sur les retraites. Quant à celle des "jeunes", on la quitte à 30 ans. Entre les deux, on n'est plus vraiment jeunes, ni franchement vieux.

Reste la catégorie des "vieux de la vieille", expression napoléonienne qui signifiait les vieux grognards (soldats) de la garde impériale de Napoléon Ier. Aujourd’hui, on dirait cela d’une personne "qui a vécu, et donc, qui sait".

Le cycle de la vie 

Les résidents des EHPAD ont déjà des pathologies, comme des difficultés respiratoires ou cardiaques. Si on y ajoute le surpoids, le diabète ou être un ancien fumeur, on est forcément plus fragile. Sans oublier le moral : dans une expérience menée dernièrement, on a fait répéter des mots positifs, comme "bon, beau, tendre" à un groupe, et des mots négatifs, comme "malade, laid, mauvais" à un autre groupe. Je vous laisse deviner lesquels étaient nettement plus en forme les jours suivants. Pour Serge Guérin, isoler les vieux est un problème de société.

Le vieillissement de la population, ça concerne l’ensemble de la société. J’ai tout intérêt à faire attention à la situation des plus âgés, parce que demain, ça peut être moi aussi. J’ai tout intérêt à y penser, parce qu’une politique de prévention permet d’être plus heureux, mieux dans sa peau, en meilleure santé. L’enjeu, c’est d’inventer une société de tous les âges.

Serge Guérin, sociologue

franceinfo

Le papy boom, avec nos 6 millions de plus de 75 ans, ne fait que commencer, et un vieux, c’est finalement juste un adulte qui est plus âgé. On entend souvent dire que plus rien ne sera comme avant. Il en sera de même avec les personnes âgées.

Nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie, mais ça se soigne, et comme disait l’académicien Jacques Bainville : "Les vieux se répètent et les jeunes n’ont rien à dire, l’ennui est réciproque !"  À nous de prouver le contraire !

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