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Le billet sciences : l'âge principal facteur de risque face au Covid-19

Les plus de 80 ans ont douze fois plus de risque de mourir du Covid-19 qu'une personne entre 50 et 60 ans, selon une immense étude de cas faite au Royaume-Uni.

 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une personne agée traverse une rue, portant son masque. Photo d'illustration. (VALERY HACHE / AFP)

L'âge est le plus gros facteur de risque de mortalité face au Covid-19. C'est le principal enseignement d'une vaste étude faite en Grande-Bretagne, appelée Opensafely.

Les services médicaux ont passés en revue les dossiers de plus de 17 millions de personnes, dont plus 5 600 sont morts du Covid-19 à l'hôpital entre le 1er février et le 25 avril. Les plus de 70 ans paient le plus lourd tribut : ils représentent près de 80% des décès. Et au-delà de 80 ans, c’est déjà la moitié les victimes. 

Une personne de plus de 80 ans a 180 fois plus de risque de mourir du Covid qu'une personne majeure de moins de 40 ans.

Etude Opensafely

Les équipes des universités de Leeds, d'Oxford et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont donc calculé des facteurs de risque à partir de ces données. Mais s'ils dessinent le profil type de celui qui meurt du Covid, ils n'ont pas le profil de celui qui a le plus de risque de s'infecter.

L'âge n'explique pas tout

Le sexe et l’obésité sont aussi déterminants : les hommes ont deux fois plus de risque de mourir que les femmes. Les personnes dont l'indice de masse corporelle est supérieur à 40 ont trois fois plus de risque que quelqu'un du même âge, du même sexe et d’un poids moyen. Le diabète et l'asthme sont aussi des facteurs importants tout comme les personnes ayant eu une greffe d'organe. Le tabagisme n’est pas relevé comme aggravant, mais beaucoup de médecins estiment qu'il contribue aux comorbidités comme les maladies cardio-vasculaires.

En revanche, les chercheurs notent le faible poids de l’hypertension mais comme l’étude s’est faite pendant une partie du confinement, les hypertendus ont pu se mettre à l’abri du virus, estiment-ils. Les chercheurs rappellent qu'ils n'ont pas regardé ceux qui ont le plus de risque de s'infecter mais ceux qui ont le plus de risque d'en mourrir. Ils ne recommandent de lever les gestes barrières aux hypertendus ou aux fumeurs..

Un risque accru pour les "Blacks and Ethnic Minorities"

C'est une donnée que nous n'avons pas en France puisque nous ne faisons pas de statistiques ethniques mais l'étude britanique a montré un risque de décès plus importants chez les personnes noires ou asiatiques, qu'elle qualifie de "BEM" : Black & Ethnic Minority, en particulier d’origine pakistanaise et indienne qui représentent une importante communauté en Grande-Bretagne.

Pour expliquer cette différence , il y a les facteurs sociaux : ces communautés composent une bonne part des infirmières, médecins, livreurs, qui ont pu plus s’infecter puisqu’ils sont restés en contact avec le public. Un risque accru lié aux inégalités sociales et d'accès au soin mais cela n’explique pas tout, puisque les chercheurs montrent qu’avec un même niveau social et sanitaire, il y a toujours plus de décès pour les personnes de couleur. Ils aimeraient poursuivre les analyses pour voir s'il y a d’autres causes pour expliquer cette inégalité.

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