Le billet sciences. Le coronavirus pourrait disparaître avec l’été, selon l’Académie de médecine
C’est une nouvelle voix qui émerge dans le débat scientifique. L’Académie de médecine a mené sa propre étude et conclut qu'il y aurait bien une influence du climat sur l’épidémie de Covid-19.
Depuis des mois, les scientifiques se demandent si le coronavirus réagit comme la grippe : s’il aime le froid, le sec... bref, l’hiver. Et s'il va disparaître avec l’été. Plusieurs études sur le sujet sont déjà parues dans le monde. Certaines disent que oui, il va disparaître, d’autres que non. Pour se forger son propre avis, l’Académie de médecine a essayé d’établir un indicateur chiffré de diffusion du virus. Elle a demandé à des médecins et des pharmaciens de collecter des données dans plusieurs zones, en France métropolitaine, en Italie, dans les DOM-TOM, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou encore au Mali. À chaque fois, ces professionnels de santé ont noté les températures et le nombre de cas de Covid-19.
Là où il fait chaud, le virus se répand moins
L’Académie de médecine a ainsi établi une sorte de taux de contamination calculé par le professeur Henri Julien. Il a réalisé un calcul très basique, en divisant le nombre de malades par le nombre d’habitants. Parmi les malades, il n’a compté que ceux infectés sur place, pour ne pas fausser le calcul. Le résultat : en Europe, quand côté météo il fait 11°C, ce taux de contamination est d’environ 2,5. Alors qu’en Afrique subsaharienne, sous 35°C, il n’est plus que de 0,03, c’est-à-dire quasiment 100 fois moins important. Le Pr Julien conclut que dans les pays où il a fait chaud, les épidémies sont moins fortes et que le virus se répand moins facilement qu’en Europe. Il donne en exemple la Réunion, où les voyageurs qui sont arrivés malades sur l’île n’ont pas propagé le virus. L’Académie conclut qu'il y aurait bien une influence du climat sur l’épidémie de Covid-19.
C’est donc une théorie parmi d’autres dans ce débat très complexe. L’institution demande désormais aux autorités de santé de tenir compte de cette donnée. Elle prévient, si l’épidémie s’amenuisait cet été en France, il faudra être vigilant et prêt dès le mois de septembre. Car le retour du froid pourrait aussi marquer le retour du virus.
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