Le brief éco. Déconfinement : un calendrier pour la reprise économique
400 000 entreprises représentant 880 000 emplois vont rouvrir progressivement à partir de lundi 11 mai, jour de la levée progressive du confinement. Après le plan d’aide de l’Etat, un plan de relance est en préparation.
Un train de mesures additionnelles sera bouclé cet été pour assurer la rentrée de septembre et les mois suivants qui seront très difficiles, après la levée progressive du confinement. On ne peut pas demander à un athlète qui a perdu ses muscles de remporter un sprint dès son retour de convalescence. Jusqu’à présent, l’Etat a déboursé 110 milliards d’euros pour porter à bout de bras les entreprises en difficulté. Ce plan d’aide va être poursuivi : le fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants est prolongé jusqu’à fin mai. Idem pour les exonérations de charges sociales, entre mars et mai, pour les petites entreprises qui ont été obligées de fermer sur décision administrative. Le plan de relance, c’est l’étape d’après.
L’objectif prioritaire du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, est d’éviter la casse de l’emploi, surtout chez les jeunes. Il faut que les douze millions de salariés pour lesquels les entreprises ont demandé l’ouverture d’un dossier de chômage partiel retrouvent un poste dans les prochains mois. Ce n’est pas gagné. En ce qui concerne les jeunes, Bercy réfléchit à un allègement de charges pour les sociétés qui en recruteront à la rentrée. Se dirige-t-on vers le retour d’une prime à l’embauche ? Il faut absolument éviter l’hémorragie chez les diplômés comme chez les apprentis.
Des mesures sectorielles
Incitation à l’achat de voitures neuves et non polluantes, aides à l’isolation thermique, renforcement des fonds propres des entreprises, flexibilité de l’organisation du travail, tout cela est à l’étude. Pour bien comprendre la montagne qui se dresse devant nous, il faut savoir que, selon plusieurs scénarios, les mesures sanitaires mises en place pour permettre le redémarrage des entreprises entraîneraient une perte de productivité jusqu’à 15%. Autrement dit, une heure de travail se traduirait par une production plus faible de 15% qu'avant la crise. Autant de perte de chiffre d’affaires pour les entreprises avec l’effet boomerang sur l’emploi et les salaires et, donc, sur la consommation, considérée comme facteur clef de la reprise. Une équation à multiples inconnues que le président de la République, Emmanuel Macron, devra résoudre, très probablement, jusqu’à la fin de son quinquennat.
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