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Le brief éco. Le déconfinement économique se prépare

L’État veut éviter deux évolutions qui se profilent : la multiplication du nombre de faillites d’entreprises et une très forte baisse du revenu des Français. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Usine PSA à Mulhouse, le 17 avril 2020. (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

L’État veut éviter deux évolutions qui se profilent sur le front économique, en pleine crise du coronavirus : la multiplication du nombre de faillites d’entreprises et une très forte baisse du revenu des Français. Les deux éléments sont liés puisqu’une destruction de l’outil productif entraînerait des pertes d’emplois importantes et les salaires qui vont avec. Donc, pour éviter l’hémorragie, l’État est obligé d’assumer un déficit public qui corresponde, grosso modo, à la baisse du produit intérieur brut (la richesse nationale produite). Concrètement : cette année, on s’attend à une chute du PIB de 8%, et le déficit public devrait être de 9%. On voit donc la logique du gouvernement de maintenir, avec l’argent public, le revenu des ménages et des entreprises (à travers, par exemple, le financement des mesures de chômage partiel, des baisses d’impôts et de charges, la facilitation du crédit, etc.).

Préparer dès maintenant l’accompagnement de la reprise

Cette politique évite la destruction de capital et des chutes de revenus, ce qui permet d’envisager une reprise plus rapide que si on avait laissé l’économie déraper. En ce qui concerne les entreprises, la stratégie de long terme se prépare aujourd’hui à travers les relocalisations des industries essentielles et stratégiques. Cela nécessitera aussi de l’argent public pour cofinancer les projets, combler les différences de coûts de production, car produire en France, en Europe, coûtera plus cher en main d’œuvre qu’en Asie ou dans des pays en voie de développement.

Cela va encore coûter beaucoup d’argent. Selon l’économiste Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis, le déficit va continuer à se creuser pour une raison très simple : actuellement, les entreprises ne licencient pas grâce aux mesures de chômage partiel. Mais la situation pourrait être bien différente après la crise, d’où la nécessité de déployer de nouvelles aides à l’emploi au moment de la reprise. L’expérience montre, après la plus récente crise de 2009 par exemple, que c’est en sortie de récession que les entreprises se retrouvent fragilisées : leurs trésoreries sont à zéro, leur chiffre d’affaire inexistants. Une fin de crise n’est absolument pas synonyme de franche reprise.

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