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Le Calvados se prépare à un week-end "de forte affluence" qui sera "un vrai test", affirme le responsable départemental du tourisme

Le département normand s'est préparé au retour des touristes avec le déconfinement et, en dehors des plages, il y a peu de craintes, selon le directeur de Calvados attractivité, Karl Joly, invité de franceinfo, mercredi 20 mai.

Article rédigé par franceinfo
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Les célèbres cabines de la plage de Riva Bella à Ouistreham (Calvados), le 23 février 2020.  (NOLWENN LE JEUNE / FRANCE-BLEU BASSE-NORMANDIE)

À la veille du pont de l'Ascension, le Calvados se prépare à une "forte affluence". C'est "vraiment un test pour l'ensemble de notre offre", a déclaré ce mercredi 20 mai sur franceinfo Karl Joly, directeur de Calvados attractivité, la structure départementale chargée du tourisme. "Les prestataires touristiques commencent à rouvrir, ils font preuve d'énormément de résilience pour adapter leur offre à ces nouvelles mesures", a expliqué Karl Joly. Il a précisé que, le week-end dernier, un peu plus de 10% des visiteurs venaient de plus de 100 kilomètres, d'après les données fournies par Orange, alors que c'est interdit.

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franceinfo. Est-ce que vous vous attendez vous à une ruée des Français qui veulent voir la mer ?

Karl Joly. Non, on ne s'attend pas à une ruée parce que l'ensemble des Français montre depuis un certain temps un véritable civisme. On observe malgré tout depuis la semaine dernière qu'effectivement, un certain nombre de personnes vont au-delà des 100 km. Globalement, on estime à un peu plus de 10 % des touristes sur le week-end dernier qui venaient d'un peu plus de 100 kilomètres. Et pour autant sur la trentaine de plages qui sont aujourd'hui ouvertes dans le Calvados, tout s'est bien passé, à quelques exceptions près.

[Pour faire ce calcul], on utilise des systèmes d'observation en lien avec Orange, qui sont évidemment complètement anonymes, on est incapables de tracer les gens. Tout cela est conforme à la Cnil [Commission nationale de l'informatique et des libertés], bien sûr. Ça nous donne des éléments extrêmement intéressants. Ça nous a permis, pendant le confinement, de vérifier qu'il n'y avait pas tant de mobilité que cela, que oui il y avait des personnes d'Île-de-France qui étaient venues se confiner dans le département, mais qui respectaient le confinement lorsqu'ils étaient sur place. Et aujourd'hui, on vérifie que, sur le premier week-end où il y avait quelques craintes, tout s'est bien passé.

Que vous disent les indicateurs sur l'affluence pour le pont de l'Ascension ?

C'est un week-end de forte affluence. Le Calvados et l'ensemble de la Normandie s'y sont préparés, les prestataires touristiques commencent à rouvrir. Ils font preuve d'énormément de résilience pour adapter leur offre à ces nouvelles mesures qui sont un peu à l'encontre du tourisme qui veut la rencontre, la masse, qui veut que les gens se rapprochent. Je pense que l'ensemble des prestataires sont bien conscients de l'enjeu.

Le chiffre d'affaires du tourisme dans le Calvados est de deux milliards d'euros par an. C'est plus de 15 000 emplois et aujourd'hui des entreprises, notamment dans l'hôtellerie et la restauration, sont au bord du gouffre, et pas seulement, les activités de pleine nature et de loisirs sont aussi exsangues aujourd'hui.

Est-ce que vous diriez que le week-end qui va commencer ce 20 mai, c'est une forme de test pour voir si on peut justement aller un petit peu plus loin, rouvrir certains établissements, certains lieux touristiques ?

Exactement, c'est tout à fait ça. C'est vraiment un test pour l'ensemble de notre offre. Tout le monde croise les doigts, je crois vraiment que ce ne sont pas les prestataires touristiques qui n'auront pas fait ce qu'il faut. Il y a un véritable contrat de confiance entre les pouvoirs publics et les prestataires qui ont rouvert vis-à-vis de l'accueil. [Il faut] dire aussi aux gens qui viennent qu'ils seront en sécurité dans les prestations touristiques. On l'a vu, toutes les plages n'ont pas rouvert de la même manière et ça c'est parce que l'on connaît bien les clientèles. On connaît bien les modalités de venue sur chacune de ces plages. Tout a été organisé pour que ça se passe au mieux.

La difficulté, c'est que les touristes adaptent aussi leur mode de consommation sur un mode un peu "slow", où il faut être un peu plus patient. C'est aussi d'éviter les centres de masse où les tensions de population peuvent être importants. En l'occurrence, en dehors des plages, il y a peu de craintes. Il y a une offre très large aujourd'hui de pleine nature et la montée de l'activité vélo en zone urbaine, on investit beaucoup là-dessus depuis quelques années, nous permettent d'avoir une offre en milieu rural ou sur les vélo-routes qui est extrêmement intéressante pour les gens. Il y a une recherche de ce point de vue-là.

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