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Le coronavirus "est en train de déclencher un tsunami de solidarité", estime Atanase Périfan, le créateur de Voisins solidaires

"Il se passe de belles choses. On est en train de comprendre qu'on a besoin les uns des autres", affirme Atanase Périfan, persuadé que cette solidarité perdurera après la crise du coronavirus.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Atanase Périfan, président et créateur de la Fête des voisins et de l'association Voisins solidaires, le 23 décembre 2008 à Paris. (FREDERIC DUGIT / MAXPPP)

L’association Voisins solidaires a mis en ligne un kit gratuit intitulé "Coronavirus : et si on s’organisait entre voisins ?", avec pour objectif "d’aider les habitants à organiser l’entraide" dans leurs immeubles ou leurs quartiers. "Le coronavirus est en train de déclencher chez les Français un tsunami de solidarité", s'est réjoui mercredi 18 mars sur franceinfo, Atanase Périfan le créateur de l'association, également à l'origine de la Fête des Voisins. "En étant prudent, en respectant les règles d'hygiène recommandées, le voisin va être un allié et une ressource précieuse et indispensable", a-t-il affirmé.

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franceinfo : Combien de fois votre kit a-t-il été téléchargé ?

Atanase Périfan : Il a été lancé la veille de la première intervention du président de la République [jeudi 12 mars] et il a été téléchargé près de 100 000 fois. C’est étonnant, hallucinant. On sent un vrai élan, une vague de solidarité et de générosité. Et ça, c'est plutôt réjouissant dans une situation qui est dramatique.

Coronavirus, affiche pour télécharger le kit d'entraide. (VOISINS SOLIDAIRES)

Concrètement, que peut-on proposer ou demander comme services à ses voisins ?

Des choses extrêmement simples. Je pense surtout aux personnes âgées qui vont être confinées. Il faut bien qu'elles continuent à manger, donc aller faire des courses, c'est essentiel. D’autre choses très concrètes : aller promener un chien, chercher des médicaments... Bien sûr, dans le respect des règles, il faut qu'on fasse attention à ne pas contaminer les personnes qu'on veut aider. Mais entre laisser des personnes sans manger pendant quinze jours et pouvoir aller leur porter des repas, il n'y a pas photo.

Hier, je partais à l'association et j'ai vu dans la rue un homme qui a crié 'Madame Monique, c'est les courses !' Une dame a ouvert sa fenêtre et a descendu un panier au bout d'une corde, et ce voisin solidaire a mis les courses dedans.

Atanase Périfan, fondateur de Voisins Solidaires

à franceinfo

Il faut pouvoir effectivement rendre service aux gens sans risquer de les contaminer eux-mêmes.

Le confinement peut-il vraiment renforcer le vivre ensemble ?

Bien sûr. On aura, dans deux ou trois mois, gagné ce combat contre le coronavirus, et il restera quoi ? Il restera cette solidarité. On a vidé les entreprises, les écoles, les cafés, et on a concentré tout le monde sur le lieu d'habitation. Aujourd'hui, on est tous dans nos immeubles. Si on peut en profiter pour s'entraider, c'est essentiel. Et pour nous, ce n'est pas compliqué d'aller porter les courses pour une personne âgée. Ça ne prend que quelques minutes de plus, mais pour une personne âgée, c'est vital. Avec le coronavirus, on pourrait se dire que le voisin est un danger. Eh bien non. En étant prudent, en respectant les règles d'hygiène recommandées, le voisin va être un allié et une ressource précieuse et indispensable.

Selon vous, le civisme l’emportera sur l'individualisme ?

Oui, je pense que le coronavirus, qui est une saleté, est en train de déclencher chez les Français un tsunami de solidarité. Je vois plein de témoignages, on reçoit des milliers de mails sur le site ou à l'association. Il se passe de belles choses. On est en train de comprendre qu'on a besoin les uns des autres, qu'on est dépendants, on est tous les uns au-dessus des autres, le pavillon d’en face, l’étage du dessus... Et c'est un vrai message d'optimisme.

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