Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Coronavirus : vers une France au ralenti ?

Des salariés ont été mis au chômage partiel du fait de la baisse d’activité. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une usine presque vide. Photo d'illustration. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Emmanuel Macron lance un appel aux entreprises et salariés pour éviter une France à l'arrêtAujourd’hui, le télétravail est plus que recommandé : la ministre du Travail, Muriel Pénicaud demande que les entreprises s’organisent pour l’instaurer. Mais, concrètement, ce n’est pas toujours facile. En temps normal, on compte 8 millions de télétravailleurs, grosso modo un actif sur quatre. Et à plus de 60%, ce sont les cadres qui télétravaillent, et très peu d’ouvriers. C’est logique, quand vous êtes dans un atelier, à la chaîne, caissier, artisan, routier, postier, aide à domicile, professionnel de la propreté, agriculteur… impossible de télétravailler. Quand on regarde les secteurs, aussi, les disparités sont très marquées : les télétravailleurs sont plus nombreux dans les métiers de l’informatique ou encore de la télécommunication, moins dans l’industrie. Enfin, le télétravail est aussi plus beaucoup fréquent en Île-de-France et, même plus généralement, dans les centres urbains denses que dans les espaces ruraux.

Avec l’épidémie, ces différences éclatent. Des différences qui ont vite fait d’être ressenties comme des injustices entre ceux qui peuvent continuer leur activité en étant confiné chez eux, et les autres, qui ont le sentiment d’être en première ligne, à prendre tous les risques.

La crainte d'un arrêt total

Certains ont été mis au chômage partiel par leur employeur du fait de la baisse d’activité, on pense aux constructeurs automobiles qui ont choisi d’arrêter leurs usines. Pour les autres, qui travaillent dans des secteurs essentiels pour faire tourner, même a minima, notre économie, cela tourne au casse tête. L’inquiétude monte, certains vont valoir leur droit de retrait, mais ça n’est pas automatique et pas aussi simple ! D’où cet appel jeudi 19 mars d’Emmanuel Macron, aux entreprises et aux salariés pour qu’ils continuent leur activité dans les fonctions vitales du pays dans le respect des règles de sécurité sanitaire : le Président ne veut pas d'un arrêt total du pays.

Pour encourager ces travailleurs, à continuer à occuper leur poste actuellement, le président de la République a promis des primes. Le problème, c'est que ce sont les entreprises qui versent les primes et à quelques exceptions près les entreprises souffrent avec cette crise.

Que dire aussi des travailleurs des plateformes, comme les livreurs ? Déjà avant le coronavirus, c’était la zone grise, puisque ces travailleurs ne sont pas salariés mais indépendants, ou auto-entrepreneurs. Et malgré les avancées de ces dernières années, leur statut reste souvent encore très précaires. Le gouvernement a bien essayé d’améliorer leur sort, avec la signature de chartes pour une meilleure protection sociale, mais cela reste bien moins sécurisé que le salariat par exemple… Là, ils se retrouvent encore plus fragilisés, avec le sentiment dans cette guerre, d’être envoyés au front à pas cher.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.