Le nouveau protocole sanitaire "ne changera pas grand chose" dans les collèges, "la plupart des proviseurs avaient fait le maximum", selon un syndicat
Selon Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-Unsa, le maintient de la règle du mètre de distance ne permet pas de "retour à la normale". "La plupart des principaux avaient déjà fait le maximum", affirme-t-elle.
Le nouveau protocole sanitaire "ne changera pas grand-chose" dans les collèges car "la plupart des proviseurs ont décidé de garder, pour les quinze jours de cours qui restent, le même protocole", déclare la secrétaire générale adjointe du syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN-Unsa) chargée du secondaire Florence Delannoy, mercredi 17 juin sur franceinfo. Ce protocole - pas encore publié mais dont une version provisoire circule déjà - prévoit notamment l’assouplissement de la règle de distanciation sociale, qui ne sera plus appliquée dans les lieux extérieurs dans les collèges à partir du 22 juin.
franceinfo : Les principaux de collèges vont-ils appliquer ce nouveau protocole sanitaire ?
Florence Delannoy : Pour les principaux de collège, je crois que le 22 juin va ressembler beaucoup au 15 juin, parce qu’actuellement, de ce qu’on sait de ce protocole, il sera totalement impossible de refaire des organisations de classes pour le 22 juin, d'autant plus qu'il reste cette distanciation d'un mètre qui rend les choses très, très compliquées. Quant à utiliser d'autres salles du collège, le CDI, les salles informatiques, pour organiser des cours, je pense que les principaux de collèges qui avaient vraiment à cœur de voir revenir leurs élèves n'ont pas attendu un protocole pour y penser.
Donc, selon vous, ce nouveau protocole ne va rien changer ? Quitte à décevoir parents et élèves ?
Cela ne changera pas grand-chose, très clairement. Je pense qu'il y a deux situations distinctes peut-être, d’un côté les écoles et de l’autre les collèges. Dans les collèges, la plupart des principaux avaient déjà fait le maximum. S'il peut être possible d'accueillir quelques élèves en plus ce sera fait parce que, je le répète, les professeurs sont présents, les collègues ont à cœur de voir revenir leurs élèves, mais on ne peut pas annoncer un retour à la normale et garder un protocole sanitaire. Les injonctions contradictoires, nos collègues en ont un petit peu assez et la plupart des proviseurs ont décidé de garder, pour les quinze jours de cours qui restent, le même protocole. Il y aura forcément peut-être quelques déçus parmi les parents, on peut le comprendre.
La rotation qui a été mise en place depuis le départ a permis quand même de renouer le contact avec la majorité des élèves de collège. Mais il faut être clair : non, ce n'est pas un retour normal.
Florence Delannoyà franceinfo
Demandez-vous à Emmanuel Macron ou au ministère de l’Education de dire et d’assumer qu’il n’y a toujours pas de retour à la normale ?
Nos collègues sont absolument exaspérés et j'emploie ce terme à dessein. Il est très rare que le SNPDEN, qui représente près des deux tiers des chefs d’établissement, emploie ce terme d'exaspérer. Mais là, clairement, on est mis en porte à faux. Les chefs d'établissement se retrouvent face à des parents qui écoutent la télé et eux sont représentants de l'Etat dans leurs établissements et doivent appliquer la loi. Actuellement, la loi ne permet pas un retour à la normale. Donc, effectivement, soit la loi permet un retour à la normale et on pourra appliquer les promesses du chef de l’Etat, soit la loi n'évolue pas et dans ce cas-là, nous devrons encore une fois assumer devant les parents des injonctions contradictoires qui nous mettent dans une situation absolument insupportable. Et ça, c'est très compliqué à vivre pour beaucoup de nos collègues.
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