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Les clubs de judo craignent 30% à 50% d'adhérents en moins

Le judo, sport de contact le plus pratiqué de France, essaye de s'adapter à la crise du coronavirus avec un protocole sanitaire très strict. En pleine rentrée, les clubs redoutent un rejet de la part des adhérents face aux risques de contamination pendant les combats.

Article rédigé par franceinfo - Alexandre Berthaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cours de judo à Lyon avant la mise en place du protocole sanitaire (photo d'illustration). (JUSTE PHILIPPE / MAXPPP)

Comment s'adapter au coronavirus pour les milliers d'associations sportives en France, alors que la rentrée signe le retour des pratiquants ? Il a fallu définir des protocoles pour les rassurer. La situation est particulièrement complexe dans les sports de contact. Le plus pratiqué de France, c'est le judo, avec 525 000 adhérents en France en 2019. Certains clubs craignent 30% à 50% d'adhérents en moins.

Évidemment, quand on fait du judo, la distance, on ne peut pas l'avoir.

Thierry Dibert

professeur de judo

En début de séance le salut collectif est distancié, mais les combats se font sans le masque, au corps à corps. De quoi potentiellement freiner les envies de judo, concède Thierry Dibert, professeur en région parisienne : "Je peux entendre et je peux comprendre que les gens hésitent. Malheureusement, nous ne sommes à l'abri de rien."

Sébastien Argense, responsable du Nihon Dojo dans le 12e arrondissement de Paris, se demande si les adhésions vont chuter. "Les anciens reviennent, constate-t-il. Mais c'est vrai qu'on a toujours des inquiétudes par rapport aux nouveaux arrivants." Le club a beaucoup de demandes de renseignements pour savoir quel est le protocole sanitaire et si la pratique reprend dans les mêmes conditions qu'avant. "Donc il y a une certaine inquiétude, mais ce qui est bien c'est que les gens appellent", se réjouit Sébastien Argense.

Un protocole sanitaire difficile à respecter

Pour rassurer, la Fédération a mis en place un protocole sanitaire. Les judokas doivent arriver douchés et en tenue, et utiliser du gel hydroalcoolique entre chaque combat. Mais ces contraintes ne peuvent pas être respectées partout, notamment lorsque le club s'entraîne dans une salle publique, comme dans celui de Raymond Demonière, dans le 20e arrondissement.

"Pour la douche ça ne va pas être possible, parce que les vestiaires sont fermés pour l'instant. Il y a d'autres associations qui utilisent aussi cette salle, donc on ne peut pas faire ce qu'on veut dans la salle", explique-t-il. "Nous, on va demander aux parents que les enfants arrivent en kimono avec le survêtement par-dessus. Dans la salle, on va allouer une chaise à chacun. Sur cette chaise, ils poseront leurs affaires."

Ça ne me perturbe pas, ça ne me dérange pas trop.

Nils, jeune pratiquant de judo

à franceinfo

Karim n'est pas contre toutes ces règles : "Si on respecte les protocoles et tout ce qui a été annoncé sur les conditions sanitaires, il n'y a pas de raison." Pour le jeune homme, la pratique du sport reste très importante. "Il y a la gestion du stress, le besoin de transpirer, d'évacuer, d'échanger, de rencontrer d'autres personnes."

Cet été, le protocole a été testé trois fois par semaine lors des dojos d'été. Aucune contamination au Covid-19 n'a été signalée.

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