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Les films de Cannes 2019 et Charlie Parker... Nos conseils culture pour le deuxième jour de confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par Thierry Fiorile, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
 La famille de Ki-taek (au centre), personnage principal du film "Parasite".  (The Jokers / Les Bookmakers)

Confinement, jour 2. Pour passer le temps, franceinfo vous propose des conseils culture pendant cette période particulière de lutte contre le coronavirusChaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films. 

Des films : la sélection de Cannes 2019

C'est mercredi et c'est quand même cinéma, à défaut d'aller en salles, la Vod est là. Le festival de Cannes étant très compromis par le coronavirus, c'est le moment de revenir sur une édition 2019 exceptionnelle.

C'est à Cannes avec la palme d'or que Bong Joon Ho a débuté une historique moisson de prix pour Parasite, un film coréen. Satyre sociale entre farce et tragédie. La transgression de cette famille pauvre qui pourrit la vie d'une famille aisée et naïve illustre avec la précision de Bong Joon Ho les ravages des grands écarts de classes sociales.

 

Vingt-cinq ans après Pulp Fiction, Palme d'or en 1994, le boss de la pop culture est de retour à Cannes. Quentin Tarantino réunit pour la première fois Brad Pitt et Leonardo DiCaprio dans Once upon a time in Hollywood, déclaration d'amour à une époque disparue du cinéma américain. Le duo d'acteur et cascadeur looser, dépassés par la déferlante sixties.

Lui a encore raté la Palme d'or et préfère depuis longtemps le cinéma à la réalité, Pedro Almodovar se raconte comme jamais dans Douleur et gloire, chef d'oeuvre du genre.

Film confession, libérateur, Douleur et gloire convoque tous les thèmes almodovariens et le maître ne s'épargne pas et offre à son fidèle alter égo Antonio Banderras le plus beau rôle de sa carrière et un prix à Cannes. 

Prix du scénario pour Céline Sciamma, le Portrait de la jeune fille en feu devenu depuis film culte pour la reconnaissance d'un regard féminin. Le regard est un personnage en soi dans cette histoire d'amour entre une peintre Adèle Haenel et son modèle Noémie Merlan, dans un XVIIIe siècle où la voix des femmes n'existe pas, sauf comme Céline Sciamma à savoir aussi bien l'entendre dans l'intimité.

Enfin, on en a déjà beaucoup parlé, Les misérables de Ladj Ly, LE film qu'on attendait sur la banlieue, prix du jury à Cannes, César du meilleur film, un petit tour aux Oscars et très bientôt en Vod.


Un musicien : Charlie Parker, alias Bird

New York, 1945…  une révolution est en train de se jouer. Le saxophoniste Charlie Parker, le trompettiste Dizzy Gillespie, les pianistes Thelonious Monk et Bud Powell, le batteur Max Roach, sont les créateurs et les héros d’une nouvelle musique. Le Be-Bop aurait pu s’appeler Rock ou Punk, tant il est révolutionnaire. Les harmonies sont audacieuses, le rythme effréné, les musiciens rapides se succèdent dans des solos époustouflants.

De tous ces artistes, Charlie Parker, surnommé Bird à la fois pour la légèreté de son jeu et sa passion vorace pour le poulet, est le génie incontesté. Un musicien aussi exceptionnel que l’homme peut parfois se montrer ordinaire, et même vulgaire. Accroché à l’héroïne depuis des années, il met régulièrement son saxophone au clou, emprunte à ses amis et à la paie de ses musiciens…

Parmi eux, sur les sessions du label Savoy, un jeune trompettiste transi d’admiration, prêt à tout supporter pour jouer avec Bird. Il s’appelle Miles Davis. Miles fait ses preuves, et il finira lui aussi par quitter Bird, exaspéré… mais toujours admiratif des capacités musicales surhumaines de son idole. Le personnage de Charlie Parker, totalement romanesque, a été mis en image par un autre de ses grands admirateurs, Clint Eastwood. Forest Whitaker joue, dans Bird, l’artiste emporté par ses démons.

Malgré les faiblesses de l’homme, la musique de Charlie Parker est une source d’inspiration bien au-delà du jazz. Mort à 34 ans, en 1955, on fête cette année le centenaire de l'un des plus grands jazzmen de tous les temps. Charlie Parker a laissé un héritage musical colossal, particulièrement lors de ces sessions de 1945 à 1948. Ses enregistrements les plus importants ressortent ces jours-ci sur le label Universal, à redécouvrir d’urgence.

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